Manuel Valls soutient dans un entretien au Journal du Dimanche le futur projet de loi contre le «séparatisme», mettant en garde au passage contre une forme de naïveté face à l’islamisme.
L'ancien premier ministre (2014-2016) dénonce le «péril islamiste» et soutient la loi sur les séparatismes religieux que prépare le gouvernement.
Il explique au JDD que «j'avais moi-même parlé, dans un autre contexte, d'apartheid territorial, social, ethnique et même religieux, constatant l'emprise du fondamentalisme musulman dans un certain nombre de quartiers», qu «il faut évidemment lutter contre tous les séparatismes, à condition de bien les nommer, mais ne soyons pas naïfs : le vrai sujet, c'est la bataille contre l'islamisme, l'islam politique, les Frères musulmans et les salafistes. Il faut reprendre en main les territoires perdus de la République».
Cet automne, un projet de loi du gouvernement doit faire l’objet de la lutte contre le «séparatisme», notamment islamiste.
Manuel Valls appelle à «aider les musulmans de France car la bataille est aussi celle de l’islam contre l’islamisme», assure qu'«il y a toujours cette crainte de stigmatiser, entre guillemets, une partie de la population française. Mais, il y a aussi, souvent, de la naïveté face à la progression de l’islam politique, face aux dérives du communautarisme, face à l’aveuglement de l’Education nationale».
L’ex-chef de gouvernement de François Hollande juge le président Emmanuel Macron en déclarant qu' «aujourd’hui loin de ce discours libéral-libertaire, une forme de culture du déni et de la recherche d’excuses» (…) a lieu, que «Les Marcheurs ont cru que, par leur seule élection, la société française s’apaiserait. Le retour à la réalité a été brutal et cruel» en signalant que le report de la loi contre le «séparatisme» «serait un très mauvais signe».
«Quand il est question de défendre la République et la laïcité, les notions de droite et de gauche ne veulent pas dire grand-chose», a-t-il ajouté.