Les personnes testées positives au coronavirus et ne pouvant rester à l'isolement chez elles, sont placées dans des centres de quarantaine par la police philippine qui a été déployée.
Ce mercredi, des organisations ont mis en garde cette mesure car cela pourrait constituer une violation des droits de l'Homme.
Alors que les autorités intensifient leurs efforts pour ralentir la propagation de l'épidémie, cette décision a été prise. Elles ont multiplié les tests, imposé à nouveau des mesures de confinement et mis en place des dizaines de centres de quarantaines afin de placer à l'isolement les patients contaminés et présentant de légers symptômes.
Les autorités ont expliqué que la police, pour lutter contre toute transmission locale, accompagne les soignants chez les personnes testées positives. Elle conduit ensuite dans des centres ceux et celles qui habitent dans un logement ne permettant pas l'«auto-isolement» ou vivant avec des personnes «vulnérables».
Harry Roque, le porte-parole du président Rodrigo Duterte, qui défend cette quarantaine forcée, l'estimant légale, a expliqué: «Nous préférons que les personnes ne présentant pas de symptômes se rendent volontairement dans ces centres»; «Ce sont des vacances qui sont payées dans un centre climatisé. Il a rajouté que «ce n'est pas comme s'ils allaient... au goulag et dans les prisons».
Eduardo Ano, le ministre de l'Intérieur, a provoqué un tollé mardi quand il a annoncé que la police chercherait les personnes contaminées, menaçant d'emprisonnement celles qui tenterait de dissimuler les symptômes du virus Covid-19. «Que va faire la police lorsque les patients refusent de les accompagner, les abattre?», a demandé groupe de défense des droits de l'homme Karapatan. L'Union nationale des avocats du peuple a estime que cela «allait semer la peur (...) et fouler aux pieds nos droits».
La police a, mercredi, semblé revenir sur les propos du porte-parole, en précisant que les forces de l'ordre seraient appelées en «dernier recours». Le gouvernement prévoit de construire 50 installations de quarantaine, a annoncé lundi le secrétaire aux Travaux publics, Mark Villar, pour faire face à la recrudescence des cas qui a lui-même déclaré mercredi avoir été testé positif.
Les Philippines ont déjà plus de 8.300 centres de quarantaine avec plus de 73 000 lits dont, selon les chiffres du ministère de la Santé, le taux d'utilisation moyen est de 32%. Après avoir imposé l'un des plus longs confinement au monde, les Philippines ont assoupli les mesures ces dernières semaines, donnant lieu à une nouvelle recrudescence des cas. Au total, le pays a recensé plus de 57 500 cas et 1 603 décès.