Un immense chantier, plusieurs fois repoussé, qui devra sans doute durer plus de trois mois, vient de débuter.
Les 40.000 tubes de métal, qui représentent 500 tonnes, vont être retirés un à un.
Les travaux de démontage de l'échafaudage ont commencé ce lundi 8 juin. Pour arriver à ce démontage, il aura fallu des semaines de préparation. Le mauvais temps, les grèves et le confinement, ont retardé le début de travaux de 6 mois. Il est cependant nécessaire de retirer ces tubes de métal de l'échafaudage pour continuer la restauration de Notre-Dame.
C'est en 2018 que l'échafaudage a commencé d'être monté pour permettre la restauration la flèche de Viollet-le-Duc. Trois jours avant l'incendie, douze statues d'apôtres qui entouraient la flèche avait été déposés par l'emploi de cet échafaudage. L'entreprise Europe Échafaudage, spécialisée dans les monuments historiques, devait poursuivre sur sa lancée et tenter d'atteindre le sommet de la cathédrale au moment de l'incendie.
L'échafaudage ne reposait pas sur la charpente, ni sur la flèche. Dans la nuit du 15 au 16 avril, la structure a tenu debout car il n' y a pas eu d'effets dominos.
Philippe Villeneuve, l'architecte en charge de la cathédrale, a souvent expliqué que les 500 tonnes situées au centre de l'édifice avaient joué un rôle important pour soutenir les murs endommagés et contenir la chute des bois de la charpente.
Le chantier du démontage a été préparé depuis longtemps. En janvier dernier, une grue de 75 mètres de haut a été installée avec deux ascenseurs de part et d'autre de l'échafaudage pour monter les matériaux. Un nouvel échafaudage réalisé en deux parties, qui s'élève plus haut que le premier, a été mis en place pour stabiliser des deux côtés l'ancien pour qu'il ne se déséquilibre pas pendant le démontage.
Egalement, des poutres massives ont été disposées pour entourer l'échafaudage. Une passerelle a été mise au-dessus de la masse pour que des cordistes de l'entreprise Jarnias puissent s'accrocher et descendre dans le centre de la forêt de tubes.
Dès ce lundi, ces «alpinistes de Notre-Dame» vont s'attaquer à un chantier à la fois spectaculaire et à risques en commençant à démonter un par un en suivant un ordre établi tout comme pour un jeu de mikado sans faire bouger les pièces de l'échafaudage. Des filets ont été placés sur trois niveaux pour retenir des chutes éventuels des tubes comme des ouvriers.
Les tubes se sont un peu tordus avec l'incendie et la chute de la flèche et de la charpente et le plomb qui se trouvait dans la toiture s'est déversé en contaminant les tubes. Pour protéger les ouvriers, tous les tubes seront enduits d'un produit «surfactant» pour emprisonner les poussières de plomb et éviter de contaminer la cathédrale. Puis les tubes, une fois démontés, seront mis dans des containers spéciaux. Ce chantier constitue, par sa grandeur et son contexte, une première.