Dans un entretien au Journal du Dimanche, la ministre des Armées, Florence Parly, a déclaré que les Etats-Unis ne devraient pas imposer des armes de fabrication américaine aux alliés de l'Otan sous prétexte de solidarité atlantique.
«Il ne faudrait pas que l'article cinq de la charte de l'Otan, qui oblige à la solidarité entre membres de l'Alliance, se transforme, sous pression de Washington, en article F-35, qui obligerait les mêmes à acheter américain, comme si l'on était dans une vision purement transactionnelle de la sécurité collective», a déclaré la ministre au Journal du Dimanche.
Dans un tel dialogue avec les Etats-Unis, Florence Parly a affirmé «que l'Europe avait encore à ajuster ses outils militaires pour être à la hauteur de ce qu'elle est en tant que puissance économique et politique».
La ministre française des Armées a déclaré que «l'Otan ne sera jamais l'outil de notre souveraineté. C'est aux Européens de construire leur propre souveraineté. Cela ne se fera pas en un claquement de doigts. Mais il faut arrêter de faire croire que nous devons choisir entre l'Europe et l'Otan. Nous voulons l'Europe souveraine et l'Alliance transatlantique. Les deux doivent pouvoir se renforcer mutuellement».
Florence Parley a souligné la nécessité pour l’Europe de créer des outils militaires «à la hauteur de son pouvoir économique et politique» et a souligné l’impossibilité d’assurer la sécurité de l’Europe sans dialogue avec la Russie en disant que «ce n'est pas être «gentil» avec les Russes que de leur parler (...). Mais sans dialogue il n'y aura pas de sécurité».
La ministre française des Armées est également revenue sur la déclaration du président français Emmanuel Macron à propos de «la mort cérébrale de l'OTAN», en évoquant le désir d'encourager les membres de l'alliance à débattre. Pour la ministre les propos d'Emmanuel Macron au sujet de «la mort cérébrale de l'OTAN» sont un souhait de vouloir «tirer la sonnette d'alarme», soulignant que «l'Otan est la pierre angulaire de la sécurité et de la défense européenne mais qu'elle doit s'adapter».
Lors d’une conférence de presse avec le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, Emmanuel Macron avait également déclaré le 28 novembre que l’ennemi commun de l’Otan n’était ni la Russie, ni la Chine, mais le terrorisme.