23.04.2024
Des troubles et des émeutes ont touché plusieurs établissements d’enseignement supérieur les plus prestigieux des États-Unis en raison de la guerre en Palestine. L'université de Colombia a annulé les cours en présentiel. Des dizaines de manifestants ont été arrêtés à l'université de New York et à l'université de Yale et les portes de l'université de Harvard ont été fermées au public lundi. Les États-Unis se trouvent dans à un moment critique rappelant les manifestations historiques contre la guerre du Vietnam et l'apartheid en Afrique du Sud.
Les directeurs de certaines des universités les plus prestigieuses des États-Unis ont cherché à désamorcer les tensions sur les campus suscitées par la guerre entre Israël et le Hamas. Plus de 100 manifestants pro-palestiniens campant sur la pelouse de l'université de Colombia ont été arrêtés la semaine dernière.
Des camps similaires (occupation de l’espace avec des tentes) ont surgi dans les universités à travers le pays alors que les écoles peinent à déterminer la frontière entre la liberté d'expression et le maintien de la sécurité sur le campus. La répression policière arrive, notamment après que l'université de Colombia a annulé les cours en présence physique lundi en réponse aux manifestants campant sur son campus de New York la semaine dernière, note PBS NewsHour. L'université de Colombia est, en effet, devenue l’épicentre du désaccord sur la guerre entre Israël et le Hamas qui s’exprime aux États-Unis.
Dimanche, Eli Buechler, rabbin de l’Orthodox Union Jewish Education Initiative de l'université de Colombia, a envoyé un message sur les réseaux sociaux à près de 300 étudiants juifs, leur conseillant de rentrer chez eux jusqu’à ce qu’ils soient plus en sécurité sur le campus. Les derniers événements ont eu lieu à la veille du début de la fête juive de Pâque. «Certains étudiants juifs, quant à eux, affirment qu'une grande partie des critiques à l'égard d'Israël ont viré à l'antisémitisme et les ont mis en danger», a rajouté PBS NewsHour. Le média US cite en exemple, «Nicholas Baum, un étudiant juif de première année de 19 ans qui vit dans un séminaire de théologie juif situé à deux pâtés de maisons du campus de Morningside Heights à Colombia». Celui-ci a déclaré que les manifestants du week-end appelaient le Hamas à faire exploser Tel Aviv et Israël». Il a, aussi, dénoncé certains des manifestants qui ont crié «des insultes antisémites».
À l'université de New York, un camp de tentes installé par des étudiants a accueilli des centaines de manifestants tout au long de la journée de lundi. L'université a déclaré avoir averti les personnes rassemblées de partir, puis avoir appelé la police après qu'une perturbation ait éclaté sur les lieux. Peu après dans la soirée, les agents ont commencé à procéder à des arrestations.
Le Times of Israel rapporte que «la propagation des manifestations anti-israéliennes est encouragée et célébrée par des militants pro-palestiniens, notamment le groupe antisioniste Jewish Voice for Peace. Et cela suscite l’inquiétude des groupes juifs sur les campus qui appellent les administrateurs à prendre des mesures plus agressives». «Le président américain, Joe Biden, a également condamné la montée de l’antisémitisme lors de nombreuses manifestations, mais a également semblé appeler à la compréhension à l’égard des manifestants», conclut le média israélien.
«Aux États-Unis, les étudiants des deux côtés affirment qu’il y a eu depuis lors une augmentation des incidents antisémites et islamophobes», stipule la BBC.
Le média britannique cite «un étudiant, Alejandro Tanon, qui a déclaré à l'agence de presse AFP que les États-Unis se trouvaient à un moment critique, comparant les manifestations aux manifestations historiques contre la guerre du Vietnam et l'apartheid en Afrique du Sud».
Les manifestations ont opposé les étudiants les uns aux autres, les étudiants pro-palestiniens exigeant que les universités condamnent l'attaque israélienne sur la bande de Gaza et se désinvestissent des entreprises qui vendent des armes à Israël. Pendant ce temps, certains étudiants juifs affirment qu’une grande partie des critiques à l’égard d’Israël ont viré à l’antisémitisme et les ont mis en danger.
«La majorité des Américains désapprouvent désormais l’action israélienne à Gaza, suggère un récent sondage Gallup», conclut la BBC.
Pierre Duval
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