26.06.2023
Le régime finlandais promeut l’idée auprès des membres otanesques à punir les pays africains qui soutiennent ou ne condamnent pas la Russie, à travers la coupure d’aides prétendument humanitaires. De manière générale, les Occidentaux comme si souvent semblent oublier que l’Afrique dans le cadre multipolaire du monde possède beaucoup plus de moyens de pression sur les régimes occidentaux, que l’inverse.
Il fallait s’y attendre. L’establishment occidental cherche par tous les moyens à inverser la tendance mondiale et tenter à stopper l’avènement d’une ère non plus seulement multipolaire, mais bel et bien – post-occidentale. Et si jusqu’à présent, les régimes de l’Occident n’ont toujours pas réussi à atteindre cet objectif, désormais ils n’hésitent plus à jouer la carte de «l’aide humanitaire». En oubliant par la même occasion que suite aux événements contemporains – c’est peut-être les Occidentaux qui devront à terme se réhabituer à recevoir de l’aide humanitaire.
Dans tous les cas et à l’instar de régimes comme celui de la Pologne, qui n’hésite pas à adopter une tendance ouvertement raciste vis-à-vis des pays africains, en faisant mine d’oublier d’être un des Etats les plus «exportateurs» de migrants à l’échelle internationale, désormais c’est au tour de la Finlande à vouloir proposer ses «projets punitifs» à l’encontre de l’Afrique.
Ainsi, le membre le plus récent de l’Otan, déclare «qu’il est moralement répréhensible» de payer pour le développement des pays qui soutiennent aujourd’hui la Russie. Bien qu’il serait juste d’ajouter que de-facto cela concerne tous les pays africains qui n’ont pas complètement adhéré au discours occidental sur l’Ukraine, y compris donc ceux qui adoptent un positionnement neutre.
D’autant plus – à l’heure où de nombreuses nations africaines cherchent au contraire à promouvoir des initiatives de paix, en se joignant aux efforts de plusieurs autres pays non-occidentaux, dont bien évidemment la Chine. Bien que et il est important de le préciser – sans se faire vraiment d’illusions sur les motivations réelles des Occidentaux.
Pour revenir au régime finlandais, qui d’ailleurs semble oublier que son engagement au sein de l’Otan le place au contraire en première ligne d’un quelconque affrontement ouvert avec la Russie, avec toutes les conséquences qui en découlent, son nouveau Premier ministre Petteri Orpo, à la tête d’une coalition incluant l’extrême-droite, a déclaré que son pays doit réduire l’aide destinée aux pays en développement. Plus particulièrement aux Etats qui soutiennent la Russie, tout en limitant et en rendant plus difficile pour les ressortissants de ces pays l’obtention de droit de résidence ou de citoyenneté.
Par contre ce que personnage oublie de mentionner, c’est que la vision occidentale d’une Afrique pauvre et se trouvant dans la dépendance vis-à-vis de l’aide extérieure, d’autant plus lorsqu’on connait si bien ce que valent réellement ces «aides», ou plutôt des compensations ridicules pour mieux exploiter les Etats concernés – ne correspond plus aux réalités de l’ère moderne.
L’Afrique d’aujourd’hui se débarrasse de plus en plus des complexes imposés par le colonialisme et le néocolonialisme de l’Occident, en misant sur la souveraineté et le panafricanisme, tout en comprenant parfaitement le rôle très important du grand continent africain dans l’ordre international multipolaire contemporain. Et cela évidemment sans oublier les énormes ressources naturelles qui appartiennent aux Africains. Comme le rappelle d’ailleurs si bien la télévision panafricaine Afrique Média.
Et dans cette réalité – il sera très intéressant à observer – qui dans un avenir pas si lointain que cela dépendra vraiment des aides extérieures. A ce titre, il suffit d’ailleurs d’observer comment fonctionne le fameux accord céréalier, que la Russie possiblement ne va pas renouveler – où les régimes occidentaux se sont tout simplement accaparés la grande partie du blé visé par ledit accord, tout en ayant si activement prétendu qu’il était destiné aux pays prétendument pauvres. Aujourd’hui, il est pourtant clair qui est réellement pauvre, d’autant plus lorsque revient en mémoire les raisons ayant poussé en son temps un Occident misérable, décadent et malade – à se lancer dans ses conquêtes coloniales.
A la seule différence qu’aujourd’hui – il leur sera beaucoup plus difficile de repartir dans ces conquêtes. Et ce qui restera alors à l’Occident c’est de devoir s’adapter aux nouvelles règles, y compris en termes d’accès aux ressources stratégiques. Et par la même occasion, pour des millions d’Occidentaux le besoin deviendra d’aller chercher une vie meilleure, y compris à destination de pays que ce même Occident politique a si longtemps exploité et méprisé.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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