Les modérateurs reprochent à Facebook de ne pas les protéger correctement. Cela concerne les employés directs ou via des sous-traitants chargés de retirer les contenus qui enfreignent les règles de la plateforme.
En guise de compensation pour les problèmes de santé mentale que leurs tâches peuvent provoquer, le réseau social a décidé de donner 52 millions de dollars (environ 48 millions d'euros) aux modérateurs de contenus. Mardi 12 mai, deux cabinets d'avocats, qui ont conseillé les plaignants dans une procédure de groupe devant la justice, l'ont annoncé.
Les deux cabinets accusent Facebook de ne pas assurer correctement la protection de ses employés (directs ou via des sous-traitants) qui sont embauchés pour retirer les contenus qui violent les règles de la plateforme. En septembre 2018, la plainte originelle avait été déposée devant un tribunal californien au nom de Selena Scola, une ancienne modératrice qui expliquait, après 9 mois passés à regarder régulièrement des images violentes, avoir développé un syndrome de stress post-traumatique.
L'accord signé avec le groupe américain, va permettre à plus de 11 000 modérateurs de Facebook aux Etats-Unis, anciens et actuels, de recevoir au moins 1 000 dollars (922 euros) chacun. Les modérateurs qui ont été diagnostiqués souffrant de troubles particuliers vont recevoir jusqu'à 50 000 dollars, soit 46 000 euros en plus, pour payer leurs frais médicaux.
La plainte, qui relate que «tous les jours, les utilisateurs de Facebook diffusent des millions d'images ou de vidéos en direct d'abus sexuels sur des enfants, de viols, de torture, de bestialité, de décapitations, de suicides et de meurtres», rajoute que «pour maintenir une plateforme aseptisée, maximiser ses profits déjà conséquents et soigner son image publique, Facebook se repose sur des personnes comme Selena Scola pour visionner ces posts et retirer tous ceux contraires à ses règles».
Facebook, qui ne reconnaît pas les allégations de la plainte, a répondu que «nous sommes reconnaissants aux personnes qui font ce travail important pour faire de Facebook un environnement sûr pour tout le monde», «nous nous engageons à leur fournir les soutiens supplémentaires prévus par cet accord et plus à l'avenir». En effet, l'accord prévoit que Facebook et ses sous-traitants accordent aux modérateurs des sessions de soutien psychologique avec des thérapeutes et de meilleurs outils pour améliorer leurs conditions de travail.