24.10.2023
Le ministère arménien achète des armes à la France pour développer «cette intimité stratégique».
«Il nous appartient désormais de poser les bonnes questions en matière de protection des populations arméniennes et de la défense de la souveraineté de l’Arménie. Le droit international l’exige. Les circonstances l’exigent encore plus. Cette relation de défense, que nous assurons même si nous ne faisons pas partie des mêmes alliances militaires et politiques, repose sur le principe simple de pouvoir vous défendre et défendre votre population et singulièrement les populations civiles», a lancé Sébastien Lecornu, le ministre français des Armées, à Souren Papikian, le ministre arménien de la Défense, lors d’une conférence de presse à Paris.
«Ce que nous faisons se fait exclusivement sur le terrain du défensif», a martelé Sébastien Lecornu, précisant: «Ce point presse permet de faire le bilan de coopération entre nos deux ministères».
«Le premier élément de bilan le plus important est l’ouverture d’une mission de défense auprès de notre ambassadeur auprès de la république d’Arménie», a-t-il continué, faisant savoir: «La mission de défense est ouverte à Erevan avec un lieutenant colonel qui a permis de déclencher quelques missions de travail et de réflexion sur comment renforcer nos appareils de défense».
Sébastien Lecornu annonce trois axes de coopération pour 2023 et 2024.
1) L’accompagnement dans les différentes réformes que vous êtes en train de mener pour la menée en puissance de votre appareil de sécurité et de défense.
2) La formation, singulièrement la formation sur le combat terrestre
3) La défense sol-air un axe que nous connaissons en Ukraine
Concernant le premier point, «Sur l’accompagnement de l’armée arménienne sur sa transformation vous avez pris des décisions importantes en matière de compréhension et de maîtrise de la langue française au sein des armées arméniennes pour permettre de développer cette intimité stratégique et cette voie de formation».
«Une lettre d’intention va être signée entre les deux académies militaires d’Arménie et de France pour instituer en matière de coopération la formation».
«Pour aller plus loin, dans l’accompagnement de vos réformes après l’ouverture de la mission de défense, je suis en mesure de vous confirmer que la République française vous propose l’ouverture d’un poste d’un conseiller militaire à vos côtés, un officier français qui peut être votre conseiller, votre consultant en matière de réforme et de transformation de vos armées. Nous l’avons fait dans d’autres pays. Des échanges d’élèves officiers vont commencer à se faire pour créer une intimité stratégique», conclut le ministre français des Armées pour ce premier axe.
«Le deuxième axe» concerne «les échanges de savoir-faire ou d’équipements dans le domaine du combat d’infanterie. Avec le déclenchement de missions de formations opérationnelles dans trois types de domaine de combat: le combat débarqué; le combat de montagne; le domaine du tir de précision.
«Ces détachements [français] vont donner des formations sur le territoire arménien. C’est un pas en avant dans l’intimité entre les deux pays».
«Vous avez besoin d’éléments de renseignement, de capteurs [radars]. SAFRAN vous propose un contrat clé en main sur justement ce type d’instruments pour la protection de vos frontières».
Troisième axe. «La coopération en matière de défense anti-aérienne. Une expérience issue de l’Ukraine, attaque de drones, de missiles, protection du ciel étant un élément clé, visant l’aspect défensif. Ces outils protègent les troupes et surtout les civils».
Le ministre français des Armées a, ainsi, confirmé la «signature d’un contrat pour trois radars GM200 de Thales (radar donné à l’Ukraine financé par le fonds de soutien), contrat pour des éléments d’intervention qui viendrait du ciel via la signature de la lettre d’intention avec MBDA».
«Avec cette défense sol-air, il y aura un accompagnement plus immatériel: formation de soldats; audit de la défense anti-aérienne de l’Arménie», a stipulé Sébastien Lecornu.
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