Selon le président de la Conférence de sécurité de Munich, Wolfgang Ischinger, l'Allemagne doit assumer davantage de responsabilités. Selon lui, cela pourrait inclure une opération militaire en Libye sous la bannière européenne.
Le chef de la Conférence de sécurité de Munich, Wolfgang Ischinger, est d'avis, comme le relate le Handelsblatt que l'UE devrait se faire entendre dans la guerre civile libyenne si nécessaire par l'emploi de la menace de moyens militaires. «L'Europe pourrait peser de son poids militaire afin qu'un cessez-le-feu puisse être atteint», a déclaré le diplomate allemand aux journaux du groupe Funke en rajoutant :«Pour ceux qui ne peuvent utiliser la menace de moyens militaires dans les conflits internationaux, leur diplomatie reste trop souvent rhétorique».
Dans la perspective de la présidence allemande du Conseil de l'UE à partir du 1er juillet, Wolfgang Ischinger a déclaré que l'UE doit apprendre «la langue du pouvoir» afin de mieux représenter ses intérêts auprès du monde extérieur en précisant que «cela suppose que l'Allemagne apprenne également la langue du pouvoir».
Le gouvernement allemand avait préparé la conférence internationale de Libye à Berlin en janvier dernier. «Malheureusement, le résultat a été presque nul jusqu'à présent», a déclaré l'expert en sécurité en accusant toujours d’après le Handelsblatt «les puissances présentes dans le conflit, comme la Russie, la Turquie et l'Égypte, qui auraient largement ignoré les appels de l'Allemagne et de ses partenaires, car ce qui compte pour eux, c'est «qui a le mot à dire sur l'armée».
Une guerre civile a éclaté en Libye après le renversement du dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011. De nombreuses milices se battent pour le pouvoir et l'influence dans ce pays d'Afrique du Nord. Le gouvernement reconnu par l'Onu à Tripoli (GNA) ne contrôle qu'une petite partie du pays. Jusqu'à présent, toutes les tentatives de médiation dans le conflit ont échoué, y compris une conférence sur la Libye à Berlin en janvier. L'Armée nationale libyenne (ANL) accuse l'Onu via les forces fidèles au Gouvernement d'accord national (GNA) de propager de fausses informations concernant des crimes de guerre sur son dos comme cela a été le cas dans la ville de Tarhouna et accuse la Turquie d’intervenir militairement dans le conflit aussi par l’emploi de djihadistes.