17.01.2024
La Russie et la Centrafrique poursuivent le renforcement de leurs relations, et ce dans plusieurs domaines. Certaines des informations récentes qui émanaient de sources occidentales en prétendant un éloignement de Bangui vis-à-vis de Moscou au profit de Washington non seulement ne trouvent aucune confirmation, mais plus que cela vont à l’inverse des espoirs des adversaires du partenariat russo-centrafricain.
Rien n’y fait – Moscou et Bangui non seulement maintiennent des relations d’alliés, mais continuent par la même occasion à renforcer le partenariat bilatéral. Après la livraison récente de 25.000 tonnes de blé russe destinées à la République centrafricaine via le Cameroun où a eu le déchargement et où aura lieu la transformation du produit en farine, les autres domaines d’interaction conjointe ne sont pas oubliés.
Sur le plan politico-diplomatique les deux nations poursuivent une active coordination. Dans le volet militaro-sécuritaire, les dernières informations indiquent que l’interaction dans ce domaine non seulement se maintiendra, mais fort vraisemblablement sera appelée à se renforcer encore davantage. Et ce en réponse aux diverses campagnes informationnelles occidentales qui prétendaient que Bangui souhaiterait prendre quelques distances avec Moscou, pour se rapprocher de Washington, y compris dans la sphère sécuritaire.
Ainsi, Fidèle Gouandjika, Conseiller spécial chargé des relations avec les organisations nationales auprès de la Présidence de la RCA, a tout récemment déclaré que la Centrafrique souhaitait la construction d’une base militaire russe et que le site destiné à cet effet était déjà disponible. Plus exactement à Berengo, à environ 80 kilomètres de la capitale Bangui, où par ailleurs se trouve un aéroport international. Ladite base devrait être en mesure de recevoir pas moins de 10 000 militaires russes.
Le haut responsable centrafricain a par ailleurs insisté sur la nécessité de renforcer le partenariat militaro-sécuritaire entre les deux pays car selon Fidèle Gouandjika sans la présence russe – la RCA serait assujettie par les Occidentaux qui étaient présents dans le pays depuis la période de l’indépendance sans y apporter un quelconque résultat positif. Idem en ce qui concerne la force onusienne de la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique). Toujours selon lui le partenariat militaro-sécuritaire entre la Russie et la RCA doit être cet exemple qui continuera à inspirer d’autres pays d’Afrique, dans l’objectif que les Etats africains soient forts militairement et réellement indépendants.
En termes de perspective il est évident que ces déclarations ne seront nullement appréciées du côté de l’axe occidental des nostalgiques de l’unipolarité. Des nostalgiques d’une domination sur les affaires africaines par la même occasion. Surtout à l’heure où les anciennes métropoles coloniales, qu’elles soient française, britannique ou autres, continuent de subir des échecs évidents à l’échelle continentale africaine, et où Washington tente à sauver «la mise» en prenant officiellement le rôle de chef du bloc de l’Occident en Afrique.
Comme Observateur Continental l’avait précédemment noté – à l’heure où le régime étasunien cherche à prendre la tête du bloc otano-occidental sur le continent africain, en tentant à minimiser les échecs évidents de ses vassaux européens, l’Afrique dans une large majorité comprend parfaitement qu’un prédateur, quelle que soit sa rhétorique, reste un prédateur. Et qu’en ce sens Washington n’a absolument rien à apporter à l’Afrique, autant que les Paris, Londres, Bruxelles, Berlin ou Madrid.
Ceci étant dit, il est particulièrement anecdotique d’observer à quel point aujourd’hui les principaux relais de la propagande hexagonale tentent de s’accrocher à n’importe quelle information qui viserait à appuyer le renforcement des positions US en Afrique. Mais d’un autre côté et après tout, lorsqu’un régime vassal subit d’innombrables échecs et humiliations, son seul espoir repose certainement sur le maître indiscutable. Telle est la relation aujourd’hui entre Paris, mais aussi tellement d’autres capitales d’Europe bruxelloise, avec Washington. Il reste néanmoins à observer la réaction de ces mêmes vassaux lorsque le maître réalisera qu’il est voué aux mêmes échecs que ses fidèles serviteurs.
Encore une fois et ce qui est sûr, c’est que les relations d’alliance russo-centrafricaines sont appelées non seulement à se préserver, mais à aller également vers un renforcement et un développement mutuellement bénéfiques.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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