22.08.2023
Le 15ème Sommet des BRICS qui s’ouvre en Afrique du Sud est probablement à bien d’égards historique. Elargissement du bloc pro-multipolaire à d’autres Etats, renforcement de l’indépendance vis-à-vis des instruments financiers occidentaux, rôle stratégique de l’écrasante majorité planétaire non-occidentale de plus en plus assumé, sans oublier le blocage des agendas de nuisance au bon déroulement dudit événement – le programme de travail sera indéniablement chargé et important pour l’avenir du monde.
Après le récent Sommet Afrique-Russie, c’est désormais au tour pour l’autre grand événement international de cette année à débuter – le 15ème Sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) en terre sud-africaine. L’importance historique et stratégique de cet événement n’est plus à démontrer compte tenu des orientations de plus en plus assumées non plus seulement par les Etats membres, mais également dans le cadre du soutien montant à l’encontre du bloc pro-multipolaire de la part des pays du Sud global.
Le président chinois Xi Jinping est d’ailleurs déjà arrivé en Afrique du Sud où il a été accueilli par son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa. A noter qu’au-delà des représentants des cinq pays membres – plusieurs dizaines de hauts représentants du monde non-occidental seront présents, avec une vingtaine d’Etats ayant annoncé leur volonté d’adhérer au bloc. Une perspective qui pourra donner officiellement naissance au concept des BRICS+.
Mais ce qui inquiète vivement les ennemis dudit événement, représentés par l’écrasante minorité planétaire des régimes occidentaux, c’est qu’au-delà du fait de ne pas avoir pu saboter l’agenda du sommet, notamment en ce qui concerne le processus international de dédollarisation et d’un travail de plus en plus actif des nations BRICS en direction de l’indépendance vis-à-vis des instruments financiers occidentaux, le monde non-occidental ne n’est pas laissé berner par les fausses propositions de «dialogue» émanant de l’Occident.
Un rôle qui avait été notamment confié au régime hexagonal, mais sans succès pour le camp déstabilisateur. Les régimes occidentaux n’ont effectivement rien à faire au Sommet des BRICS, y compris en qualité de simples observateurs. Le message est donc bel et bien passé.
Pour revenir maintenant à l’aspect géoéconomique – il est évident qu’à l’heure où les cinq Etats membres de l’alliance ont dépassé en termes de PIB combiné les sept membres du club des nostalgiques de l’unipolarité représenté par le G7 – l’objectif aujourd’hui est clairement à continuer dans cette voie. Car si le monde non-occidental, BRICS et Sud global compris, représentent indéniablement ensemble l’écrasante majorité démographique mondiale, les bouleversements économiques font eux aussi partie d’un processus parfaitement logique et légitime.
Pour l’anecdote, lorsque les médias de l’Occident parlent d’une opposition de plus en plus assumée des BRICS vis-à-vis de l’espace occidental, ils devraient surtout rappeler que c’est de-facto l’Occident qui s’est lui-même soustrait d’un monde de partenariat inclusif, en maintenant une posture d’extrême arrogance et d’un complexe de supériorité – tout en étant une extrême minorité. Encore une fois – une extrême minorité non plus seulement démographique, mais également et de plus en plus géopolitique et géoéconomique.
Dans tous les cas – les BRICS et les nations du Sud global qui adhérent à la vision de la multipolarité sauront certainement imposer les mécanismes si attendus par la grande partie des peuples du monde. Et en ce sens, ce 15ème Sommet des BRICS est indéniablement historique.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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