Le plus grand scandale de l'histoire récente du journalisme est devenu un coup de tonnerre des deux côtés de l'Atlantique. Une fuite révèle un abus mondial de l'arme de cybersurveillance.
Les logiciels espions vendus à des régimes autoritaires sont utilisés pour cibler des militants, des politiciens et des journalistes, selon les données, informe le Guardian.
Des militants des droits humains, des journalistes et des avocats du monde entier ont été ciblés par des gouvernements autoritaires utilisant un logiciel de piratage vendu par la société de surveillance israélienne NSO Group, selon une enquête sur une fuite massive de données, précise le journal britannique.
Les rédacteurs et reporters des plus grands journaux du monde sont devenus la cible d'écoutes téléphoniques à l'aide d'un logiciel créé par la société israélienne privée NSO et fourni sur ordre d'un certain nombre d'Etats, principalement arabes et asiatiques.
La liste comprend un total de 180 dirigeants et employés des médias, dont Wall Street Journal, CNN, New York Times, Al Jazeera, France 24, Mediapart, El País, Associated Press, Le Monde, Bloomberg, Agence France-Presse, Economist, Reuters et autres.
«C’est sans doute l’affaire de cyberespionnage la plus importante depuis l’affaire Snowden», écrit Radio France dont sa cellule investigation fait partie d’un consortium de journalistes créé par Forbidden Stories d'où des révélations émanent.
L'enquête menée par le Guardian et 16 autres organisations médiatiques suggère un abus généralisé et continu du logiciel espion de piratage de NSO, Pegasus, qui, selon la société, n'est destiné qu'à être utilisé contre les criminels et les terroristes.
Pegasus est un malware qui infecte les iPhones et les appareils Android pour permettre aux opérateurs de l'outil d'extraire des messages, des photos et des e-mails, d'enregistrer des appels et d'activer secrètement des microphones.
Le Guardian informe qu'il dévoilera dans les prochains jours avec ses partenaires l'identité des personnes dont le numéro figurait sur la liste. Ils comprennent des centaines de dirigeants d'entreprise, de personnalités religieuses, d'universitaires, d'employés d'ONG, de représentants syndicaux et de représentants du gouvernement, y compris des ministres, des présidents et des premiers ministres.