Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a participé ce jeudi 11 février, par visioconférence, à la réunion du comité de suivi de l’accord de paix d’Alger.
Le Comité de suivi de l'accord d'Alger, le CSA, s'est réuni à Kidal ce jeudi 11 février. C'est la première fois, depuis 2015, date de la signature de ce texte qui a mis un terme à la guerre civile, que ce comité se retrouve dans cette ville du nord du Mali. Avec ce CSA, Bamako veut envoyer le signal d'une normalisation.
«Je suis ému d’être là», a déclaré dans son discours d’ouverture le ministre malien de la Réconciliation, le colonel major Ismaël Wagué. En présence de cinq autres ministres maliens, il s’est engagé à travailler pour l’application rapide de l’Accord de paix d’Alger. Il a annoncé un nouveau processus de DDR -Désarmement, Démobilisation, Réinsertion- actuellement en cours, avec à la clé l’intégration dans l’armée malienne reconstituée de plusieurs centaines d’ex-combattants.
Prenant à son tour la parole, Mahamat Saleh Annadif, le patron de la mission de l’Onu au Mali, a rappelé que c’est pour la première fois que la réunion du Comité de suivi de l’Accord de paix d’Alger se tient à Kidal. Il note que depuis un certain temps, les acteurs du processus de paix entretiennent des relations décomplexées, ce qui fait avancer les choses. Par exemple, depuis ce jeudi, le drapeau malien flotte sur le gouvernorat de Kidal, une première depuis neuf ans.
Cette réunion de haut niveau, organisée à l’invitation du ministre des Affaires étrangères algérien et chef de file de la médiation, Sabri Boukadoum, a permis des échanges constructifs sur la base de la nouvelle feuille de route, adoptée par les Parties à l’accord en décembre 2020. Le ministre français a salué le fait que, pour la première fois depuis la signature de l’accord d’Alger en 2015, le comité ait pu se réunir à Kidal, au nord du Mali.
Néanmoins, le statut de Kidal est un sujet sensible. Fief de l'ex-rébellion, certains estiment qu'aujourd'hui encore la ville est aux mains de la CMA, la Coalition des mouvements de l'Azawad, signataire de l'accord d'Alger. Cette réunion intervient quelques semaines après la visite d'une délégation ministérielle à Kidal.
Et à Kidal on l'assure, tout est prêt pour le CSA. «Cette réunion, marque une grande avancée», s'enthousiasme un membre de la CMA. Pour lui, elle est entre autre l'occasion de clarifier la situation de la ville.
Jean-Yves Le Drian a souligné également l’attachement de la France et des partenaires internationaux du Mali à la mise en œuvre de l’accord de paix d’Alger, condition indispensable d’une sortie de crise au Mali et au Sahel. Plus de cinq ans après la signature de l’accord, il a insisté sur les résultats attendus par les partenaires internationaux et, surtout, par les populations, en termes de sécurité, de déploiement des services publics et de développement. Cette réunion est l’illustration du sursaut diplomatique, politique et de développement que le ministre a appelé de ses vœux dans la perspective du prochain sommet de N’Djamena, lors de son intervention au Sénat le 9 février.
La dernière tentative de tenir un CSA dans cette ville, remonte à septembre 2019 et s'était soldée par un échec.