Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise, a refusé lundi de donner son soutien à Emmanuel Macron, cible d'attaques personnelles violentes venant de Recep Tayyip Erdogan, estimant que le président français a «totalement perdu le contrôle de la situation».
La France a rappelé à Paris son ambassadeur d'Ankara après la déclaration publique du président turc concernant son doute sur «la santé mentale» de son homologue français qu'il accuse d'être «antimusulmans».
Interrogé sur France Inter sur son soutien à Emmanuel Macron dans cette affaire, le député des Bouches-du-Rhône a répondu que «je l'ai fait à plusieurs reprises de le soutenir, je ne le ferai plus parce que le mieux que je puisse faire, c'est de me taire» et l'a critiqué: «Quand nous avons été bombardés en Syrie, quand nous avons été menacés en Libye, on lui a dit sur tous les tons qu'il était temps de poser le problème de savoir pourquoi nous sommes alliés dans l'Otan avec quelqu'un qui nous bombarde ou qui nous menace, il n'a rien fait et il n'a rien prévu». Il a précisé que «le président est tellement fébrile, il fait peur».
En particulier, Jean-Luc Mélenchon avait interpellé le Premier ministre Edouard Philippe à l'Assemblée nationale le 15 octobre 2019 après l'invasion de la Syrie par la Turquie pour y combattre les Kurdes.
Il a dénoncé qu' «hier soir, le président, pour des raisons qu'aucun d'entre nous n'arrive à comprendre, s'est répandu en une série de tweets (…). Sur son compte Twitter, Jean-Luc Mélenchon a écrit: «Macron a totalement perdu le contrôle de la situation».
Le président français, Emmanuel Macron, faisant face à une nouvelle controverse avec la Turquie et à un appel au boycott des produits français dans le monde musulmans, après ses récents propos sur l'islam, dans le contexte des hommages à la mémoire de Samuel Paty et de la lutte contre les séparatismes en France a publié dimanche soir plusieurs tweets affirmant ses valeurs et soulignant notamment son rejet des «discours de haine».
«Je suppose qu'il ne veut pas de mon appui puisqu'il a donné l'ordre que l'on nous charge comme islamistes de gauche ou je ne sais pas quoi, islamo-gauchistes», a répondu Jean-Luc Mélenchon.
«Le président de la République, au lieu de venir maintenant mendier des soutiens, ferait bien de réfléchir à quelle va être sa stratégie: la France est abaissée, humiliée et ridiculisée, qu'est-ce qu'il compte faire, à part des tweets?», a-t-il questionné avant de s'en prendre à Jean-Michel Blanquer qui l'avait attaqué dimanche sur son supposé «islamo-gauchisme» dans le JDD. Il l'a accusé d'être «un ennemi de l'Education nationale publique» et de «favoriser des organisations d'écoles confessionnelles», en rajoutant que «l'Education nationale doit soutenir les profs au lieu de les tenir en laisse et de vouloir les suspecter tout le temps de ne pas faire leur boulot» et dénoncé l’assimilation de son mouvement politique à être «complice des terroristes».