Ce lundi 10 août, le ministre libanais des Finances, Ghazi Wazni, a démissionné à son tour devenant le quatrième membre du gouvernement à le quitter à la suite de l'explosion du port de Beyrouth, a indiqué un responsable de son ministère. Cette démission rapproche le gouvernement de Hassan Diab d’un effondrement après le drame qui a provoqué la colère de la population.
La ministre de la Justice, Marie-Claude Najm a également, plus tôt dans la journée, quitté son poste. «La ministre a remis sa démission», a dit un responsable du ministère de la Justice. Dimanche, les ministres de l'Information Manal Abdel et de l'Environnement Damianos Kattar ont aussi quitté le gouvernement de Hassan Diab.
Lors d'une visioconférence co-organisée par l'Onu et la France pour aider le Liban, 252,7 millions d'euros d'aide -immédiate ou mobilisable à brève échéance - ont été collectés en parallèle pour porter secours aux victimes de la puissante explosion, selon la présidence française. La communauté internationale y a affirmé qu'elle n'allait «pas laisser tomber» le Liban, mais exigé que son aide soit «directement» distribuée à la population et qu'une enquête «transparente» soit menée sur les raisons de la catastrophe.
Mardi 4 août, l'explosion, qui a été causée par 2750 tonnes de nitrate d'ammonium stockées depuis six ans au port de Beyrouth «sans mesures de précaution» selon Hassan Diab, a, selon un bilan officiel, fait 158 morts et 6000 blessés. Une vingtaine de personnes sont toujours portées disparues. L'espoir se réduit de retrouver des survivants, a expliqué l'armée.
Dimanche, sur la place des Martyrs, des centaines de manifestants se sont de nouveau rassemblés en brandissant des drapeaux libanais sur fond de chants patriotiques. Des tentes ont été montées pour donner du pain, de l'eau et des repas chauds. Plus tard, sur une avenue menant au Parlement, des manifestants ont jeté des pierres et tiré des feux d'artifice en direction de la police qui a répondu par des tirs de lacrymogène, a constaté un correspondant de l'AFP. Les manifestants scandaient «Révolution révolution!». Certains tentaient d'escalader les barricades de fer érigées par la police dans le secteur du Parlement.
Le président du Parlement, Nabih Berri, a convoqué une réunion du Parlement jeudi «pour interroger le gouvernement sur le crime qui a frappé la capitale».