Les média français se posent la question sur le rôle de l'allié turc, membre de l'Otan, depuis la menace directe du 10 juin dernier sur la frégate française Le Courbet aux larges des côtes libyennes effectuée par deux bâtiments de guerre turcs. La France confirme les avancées militaires turques en Libye avec l'envoi de djihadistes en violation des accords menés pour établir la paix.
La station Europe1 sous la plume de Vincent Hervouet s'interroge sur le rôle d'Ankara ce jeudi 18 juin. Signalant que la Turquie livre des armes au GNA, Europe1 indique qu' «ils violeraient un embargo de l'Onu». «Un incident grave à opposer récemment des navires de guerre turcs et français», «Il n'y a pas eu de bataille navale. La frégate furtive (Le) Courbet a voulu contrôler un cargo chargé d'armement au large de la Libye» explique la station. On en apprend plus sur l'action turque contre un navire de guerre français: «Deux frégates turques se sont approchées et ont illuminé Le Courbet. C'est à dire que leurs radars de cible ont pris pour cible le bâtiment français. C'est l'équivalent d'un tir de semonce électronique. C'est comme mettre en joue l'ennemi avec le doigt sur la détente. Peut-on faire plus belliqueux?». Le point le plus important est que «surtout que les Français remplissaient une mission (de l') Otan pour faire respecter l'embargo sur les livraisons d'armes à la Libye.
Le journaliste d'Europe1 confirme que la Turquie a des ambitions très particulières tout en étant un membre de l'Otan: «La démonstration est faite. Les Turcs se conduisent en Méditerranée occidentale comme si ils étaient en Méditerranée orientale. Ils sont au large du Maghreb comme chez eux aux Dardanelles. Leur ambition est transparente. Ils veulent leur part du gâteau, du pétrole et du gaz découvert offshore». Cette grande radio française dit officiellement que la Turquie a fait venir des djihadistes en Libye dans le but de combattre du côté du Gouvernement d'union national (GNA), un gouvernement qui a été officiellement reconnu par l'Onu. Les auditeurs d'Europe1 ont pu entendre de leurs oreilles que la Turquie, membre de l'Otan, fait pression sur la France: «Et en prime avec l'armée de djihadistes qu'il a acheminé en Libye, le président Erdogan garde un bon moyen de pression juste en face de chez nous».
Avec la révélation sur les plans de la Turquie pour attaquer la Grèce et l'Arménie et cet épisode de trois tirs de semonce électronique sur un navire de guerre français mandatée par l'Otan, Ankara montre ses ambitions de conquête territoriale pour obtenir la grande Turquie. Au début du mois de juin, Recep Erdogan parlant de la lutte contre le Covid-19 a déclaré: «Nous sommes au dernier tournant dans la construction d’une Turquie grande et puissante».