La Russie et la Turquie se sont entendues sur un cessez-le-feu qui doit intervenir à partir de ce vendredi dans la province syrienne d'Idlib, ont annoncé les présidents des deux pays après un entretien de plus de six heures à Moscou.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s'exprimant au côté de son homologue russe, Vladimir Poutine, a précisé que cette trêve devait entrer en vigueur dans la nuit de ce vendredi matin tout en précisant que l'armée turque se réservait le droit de riposter à toute attaque des forces syriennes.
Cette déclaration intervient alors que plusieurs soldats turcs ont été tués ces dernières semaines dans de violents combats dans la région d'Idlib qui reste un dernier camp retranché de djihadistes dans le nord-ouest de la Syrie où Ankara mène une opération d'envergure contre l'armée de Bachar Al-Assad en soutenant ces djihadistes qui a provoqué une catastrophe humanitaire, avec près d'un million de personnes déplacées vers la frontière turque. Le pouvoir légitime syrien appuyé par l'aviation russe a lancé en décembre une riposte à Idlib pour la défense de son territoire.
Cette montée des tensions sur le terrain a abouti à des raideurs diplomatiques entre Moscou, un allié du régime syrien, et Ankara, soutien des djihadistes islamistes, en faisant craindre un risque d'affrontement direct entre les deux pays qui se sont imposés comme les principaux acteurs internationaux dans le conflit syrien.
Le ministère de la Défense turc a, juste après l'annonce de ce cessez-le-feu, annoncé que deux soldats turcs avaient été tués par les forces de Bachar Al-Assad dans le nord-ouest de la Syrie. Trois autres soldats ont par ailleurs été blessés dans la région d'Idlib, a précisé le ministère, ajoutant que les forces turques avaient «immédiatement répliqué par des tirs nourris».