Le président français n'a pas exclu que l'épidémie de coronavirus en France puisse évoluer en épidémie
Macron a été interpellé par des médecins à l'occasion de sa visite à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris par plusieurs médecins en colère ou inquiets.
Le médecin François Salachas a vivement apostrophé Emmanuel Macron sur la question des moyens. «Quand il a fallu sauver Notre-Dame, il y avait beaucoup de monde pour être ému. Là, il faut sauver l'hôpital public (...) En termes de personnels, il n’y a pas du tout les moyens de faire face à quelque chose d’ampleur (...) Donnez-nous les moyens !», a lancé le neurologue.
Le professeur Éric Caumes, un autre médecin,a quant à lui expliqué au président de la République que la France va connaître une situation comme en Italie. «Il va y avoir une situation à l’italienne», prévient le Pr Caumes.
Emmanuel Macron a répondu aux questions des médecins tout en les remerciant pour leur mobilisation en disant qu'il ne sous-estimait pas cette dernière: «Merci beaucoup vous êtes mobilisés à longueur d’année, je ne le sous-estime pas. Je serai au rdv».
Plus de 81.000 personnes ont été contaminées par le Covid-19, dont près de 2800 hors de Chine et selon les derniers chiffres communiqués par l'Organisation mondiale de la santé plus de 2700 sont mortes.
Le 25 février dans un point presse le ministre de la Santé déclarait que «l'épidémie est à nos portes» http://www.observateurcontinental.fr/?module=news&action=view&id=1407 et que personne n'était contaminé en ce jour en France. Olivier Véran disait alors qu'«il n'y a pas aujourd'hui à l'heure à laquelle je vous parle de malades en circulation en France. Il n'y a plus de malades hospitalisés». Depuis cette intervention devant la presse, la situation a changé car 6 nouveaux cas et un 1 mort en moins de 48 heures ont été recensés en France. La surveillance devient plus difficile en France.
La personne décédée dans la nuit de mardi à mercredi à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris est un enseignant de 60 ans d’un collège de Crépy-en-Valois (Oise). C’est le premier mort français de l’épidémie et il n’avait pas séjourné à l’étranger dans une zone à risque.
«Nous sommes confrontés à une crise, une épidémie», a déclaré Macron. «Il y a déjà des pays beaucoup plus touchés par le virus que la France. Cela signifie que nous devons adapter l'organisation des mesures à chaque étape afin de mieux résister à l'apparition du virus», a-t-il souligné.
Ce sont donc depuis fin janvier 18 personnes qui ont été contaminées sur le territoire par le nouveau coronavirus Sars-CoV-2. Douze sont d’ores et déjà guéris, quatre sont toujours hospitalisés et deux sont morts. En plus de l'enseignant de 60 ans, un touriste chinois de 80 ans est décédé le 14 février après plusieurs jours en réanimation à l’hôpital Bichat (Paris).
Le ministère de la Santé insiste notamment sur l’absence de cas grave au niveau mondial chez les moins de 15 ans. «Nous avons dépassé les 81.000 cas au niveau mondial», a déclaré Jérôme Salomon, directeur général de la santé au ministère de la Santé, «avec un ratio de 80 % de formes mineures, 15 % de formes sévères et 5 % de formes graves. Mais nous avons aussi confirmation de 30.000 personnes guéries. Avec une tendance confirmée de gravité qui est liée à l’âge ou à la présence de pathologies».
Macron a souligné que «les citoyens devraient avoir des informations sur toutes les mesures prises par les autorités». Le président français a insisté devant les médecins réunis l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris sur le fait de l'inutilité d'utiliser un masque de protection dans la rue car «il ne faut pas utiliser les masques dans la rue au risque de créer une panique générale».
Le 27 février, le nombre de morts du virus était passé à 2801 personnes. Depuis le début de l'épidémie, 82 164 personnes ont été infectées, 32 872 se sont rétablies.