Ce 4 février, à Genève à l'ONU, Ghassan Salamé, le Représentant spécial et Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), a exprimé, dans une voix traduisant une fatigue certaine, même si «c'est bien la première fois que les officiers de haut rang des deux parties étaient présents» que «des résolutions assez claires prises à Berlin ne sont pas respectées par les deux parties au conflit».
Le Représentant de la MANUL a évoqué deux points à tenir en compte pour la question du plan de paix en Libye. «Le premier point, cela concerne un plan pour la question économique qui a débuté avant la conférence de Berlin» et précisé que «la prochaine conférence pour résoudre les défis commerciaux en Libye doit avoir lieu ce dimanche prochain, le 9 février, au Caire». «Le deuxième point et la question de la sécurité et militaire qui est habituellement nommé «le 5 plus 5» car il est constitué de cinq officiers de haut rang de chaque côté qui sont désignés par le GNA de Fayez al-Sarraj et par le maréchal Khalifa Haftar. «Les deux parties sont venus à Genève et nous avons de discuté hier avec eux sur la liste de l'agenda dans le but d'avoir moins de violation de la situation pour transformer le dernier accord dans un cessez-le-feu de confiance», a expliqué Ghassan Salamé.
«Pour la mise en place sur le terrain en Libye de soldats de l'Uno, le Représentant spécial pour la Libye a expliqué que la discussion vient de commencer sur ce point entre les Libyens. Et «que c'est vraiment la première fois depuis longtemps que tous les officiers des deux parties se sont rencontrés».
«Les discussion à Genève ont concerné la question militaire et le cessez-le-feu. Pour la finance et l'économie, il y a la conférence du Caire dans un second temps qui va parler des embargos. «La Libye produit actuellement en offshore 72 000 barils par jour. Avant nous avions 1 million de barils par jour. L'export du pétrole et du gaz représente 90 % du revenu des autorités libyennes. Cette situation n'est pas tenable».
«Il y a aussi une question politique qui devrait commencer dans deux semaines à partir d'aujourd'hui» et «qui pourra se tenir à Genève aussi».
Même si le chef de la mission auprès de l'ONU a déclaré «je suis content de rapporter que les deux parties ont commencé de travailler sur les points de l'agenda» et que «les questions ont été de savoir comment réaliser le cessez-le-feu? par quel moyen? Et de savoir quel rôle pour l'autorité libyenne et quelle genre d'action doit être entreprise?» En expliquant que «ces question sont si cruciales pour mener à bien tout le processus», celui-ci a révélé en fin de la conférence de presse à l'Onu à Genève être «inquiet car nous considérons que des résolutions assez claires prises à Berlin ne sont pas respectées par les deux parties au conflit. Nous voyons que de nouveaux mercenaires , de nouveaux équipements, sont en train d'arriver au profit des deux parties en Libye par voie d'air et de mer. Nous avons demandé au conseil de sécurité d'accélérer l'adoption d'une résolution qui adopte les conclusions de Berlin et qui revitalise le comité des sanctions et le comité des experts des Nations unies qui est chargé de suivre au quotidien les violations de la résolution 1970 sur l'embargo sur les armes mais également sur les engagements pris par les différentes parties à Berlin.
Ghassan Salamé a remercié les efforts pour la paix en Libye menés le 8 janvier par le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan même si ce dernier a dit qu' «il faut distinguer l'appel lancé par Poutine et Erdogan le 8 janvier».