L'ancien Garde de sceaux a estimé que «promener des têtes sur des piques» n'avait rien de folklorique.
Durant l'émission «C à vous» du 27 janvier, l'ex-ministre de la Justice, Robert Badinter, a dénoncé la présence de «têtes» représentant le président français mises sur des piques. L'avocat se dit particulièrement choqué par les images de manifestants qui ont défilé avec la tête du président français au bout d'une pique.
En France, le climat social est très dégradé. Les manifestations des Gilets jaunes qui perdurent se rajoutant à la colère des citoyens français contre la réforme des retraites, provoquent des attaques à l'endroit du président français par l'emploi de symboles forts. La semaine dernière les caméras de télévision ont filmé des manifestants brandissant des «têtes» - des masques de déguisement en latex - d'Emmanuel Macron au bout de piques, faisant référence au contexte révolutionnaire de la France notamment durant la prise de la Bastille où la tête du marquis de Launay, gouverneur de la Bastille en 1789, fut exhibée de la sorte dans Paris.
Pour l'ancien garde des Sceaux, qui a mis un terme à la peine de mort par l'emploi de la guillotine, la menace de violence physique est la limite de la liberté d’expression des manifestants et il dit: «La représentation d'une tête au bout d’une pique est à mes yeux totalement condamnable. Derrière le symbole, il y a la pulsion». Derrière ces symboles, il y a la volonté réelle de suspendre la tête du président français au bout d'une pique et les valeurs démocratiques de la France sont en danger. C'est ce que Robert Badinter dénonce car il déclare sur «C à vous»: «Rien n'excuse ce degré de violence, non pas physique ,encore, mais verbal». Le défenseur des droits fondamentaux de l'homme y voit la volonté de passer à l'acte et tire le signal d'alarme.
Les manifestants, eux, dénoncent les violences policières, les diverses formes de répression effectuées contre eux notamment durant les manifestations. Ségolène Royal a d'ailleurs accusé la France d'être «un régime autoritaire».