Contre les sanctions américaines envers Nord Stream 2, la chancelière fédérale Angela Merkel (CDU) a trouvé des mots clairs et montré la détermination de l'Allemagne contre les Etats-Unis.
Le Congrès américain a voté mardi 17 décembre l'adoption de sanctions contre le gazoduc russe Nord Stream 2. Washington accuse Moscou de renforcer par cette réalisation son influence en Europe alors que ses promoteurs la considèrent comme stratégique pour l'approvisionnement du continent européen.
Angela Merkel a répondu par un refus à la décision américaine: «Comme réponse, je ne vois que la possibilité de ne pas tolérer cette pratique». Bild écrit: «Une déclaration de guerre claire ! Merkel ne veut pas que les États-Unis continuent de torpiller le projet de gazoduc qu'ils soutiennent». L'Allemagne a, en effet, toujours été le fidèle allié des Etats-Unis en acceptant toujours tout. Cette fois un véritable refus de suivre les sanctions voulues par Donald Trump envers Nord Stream 2 a été émis par Berlin. Ce qui engage un certain tournant dans l'histoire de l'Allemagne qui est la base militaire principale américaine en Europe.
Les États-Unis veulent arrêter le projet du gazoduc Nord Stream 2 de la Russie à travers la mer Baltique vers l'Allemagne sur les derniers kilomètres. À cette fin, le Congrès américain a adopté hier une loi avec des sanctions contre le projet mais seule la signature du président Donald Trump est encore manquante.
Cependant, le projet, qui coûte une dizaine de milliards d'euros, ne peut guère être arrêté. Il est en voie d'achèvement.
Moscou, qui refuse de stopper le projet, considère les sanctions comme une tentative de Washington de poursuivre les intérêts énergétiques américains pour apporter du gaz liquéfié plus cher sur le marché de l'UE.
Angela Merkel, refusant de suivre les sanctions américaines, apportent son soutien à Moscou.
Même le ministre des Affaires étrangères (SPD) Heiko Maas considèrent les mesures punitives comme inacceptables
«Après le vote à la Chambre des représentants la semaine dernière, la ministre fédérale des Affaires étrangères Heiko Maas (SPD) a demandé sans succès au Sénat de ne pas accepter les sanctions. Il avait critiqué les mesures punitives dans une émission de la ZDF avec «Maybrit Illner» comme inacceptables, «car cela influence finalement les décisions autonomes qui ont été prises en Europe».
L'Allemagne et l'Europe achètent déjà du gaz russe par le gazoduc Nord Stream 1 et surtout par des lignes de transit via l'Ukraine.
À ce jour, selon le consortium Nord Stream 2, plus de 2 100 kilomètres de gazoduc ont été posés en mer Baltique. Il manque environ 300 kilomètres pour finaliser le projet. Les sanctions pourraient au moins retarder l'achèvement des travaux car la Russie devra peut-être chercher d'autres navires spéciaux pour poser les lignes au fond de la mer Baltique.