Ce lundi à Ankara le président turc Recep Tayyip Erdogan le président russe et le président iranien tiennent un nouveau sommet sur la Syrie. Ce sommet devrait concerner la question de l'offensive de Damas sur le dernier bastion rebelle d'Idleb.
La question des migrants sera au centre des discussions au moment où la victoire de Bachar al-Assad semble de plus en plus acquise. La priorité pour Ankara est de trouver des solutions pour faire face à un nouvel afflux massif de réfugiés en provenance d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie. Cette zone, où vivent environ 3 millions de personnes, est toujours en guerre.
Ankara y dispose, en vertu d'un accord conclu l'année dernière avec Moscou, de douze postes d'observation dont l'un est désormais encerclé par les troupes de Damas.
Le but du sommet est de traiter, comme la présidence turque l'a déclaré dans un communiqué, «les développements en Syrie, à Idleb en particulier, mais aussi les démarches à faire conjointement dans la période à venir pour la cessation du climat de conflit, la mise en oeuvre des conditions nécessaires pour le retour volontaire des réfugiés et l'instauration d'une solution politique».
Actuellement, les bombardements ont lieu à Idleb malgré un cessez-le-feu décidé le 31 mars après quatre mois de bombardement dans la zone. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) parle de plus de 960 civils tués.
Pour Hassan Rohani une grande partie des problèmes de la Syrie ont été résolus mais a précisé avant de partir pour Ankara que Idleb reste un des principaux enjeux du sommet car il reste des «questions non résolues» selon le président iranien. Hassan Rohani a évoqué l'est de l'Euphrate, où la Turquie a conclu avec les Etats-Unis un accord y prévoyant la mise en place d'une zone tampon qui séparerait la frontière turque des zones syriennes contrôlées par une milice kurde, appuyée par Washington mais considérée comme «terroriste» par Ankara.
L'un des objectifs de cette «zone de sécurité» pour Ankara est de pouvoir y renvoyer certains des plus de 3,6 millions de réfugiés syriens installés en Turquie.
Moscou espère avancer sur la création d'un comité constitutionnel chargé de la rédaction de la constitution pour l'après-guerre ce qui confirmerait une victoire pour le président russe a estimé, Dareen Khalifa, l'analyste de l'International à Crisis Group.
Dareen Khalifa, cité par L'Express, se montre pessimiste sur l'issue de ce sommet car selon lui même si les trois dirigeants se mettent d'accord «cela laisse de nombreuses questions non résolues sur l'avenir du processus politique, y compris la capacité et la volonté du régime d'entreprendre toute forme de réforme politique».
Les trois présidents vont aussi avoir des entretiens bilatéraux. A la fin du sommet une conférence de presse présentera une déclaration commune.
C'est le cinquième sommet entre les trois présidents Recep Tayyip Erdogan, Vladimir Poutine et Hassan Rohani. Le président turc soutient l'opposition en Syrie et la Russie et l'Iran le gouvernement actuel en Syrie depuis 2017.