Hiroshima marque ce mardi 6 août le 74e anniversaire du bombardement atomique de la ville avec son maire renouvelant ses appels à l'élimination des armes nucléaires et demandant au gouvernement japonais de faire davantage. Le maire Kazumi Matsui a fait part de ses préoccupations dans son discours de paix sur la montée de la politique nationaliste dans le monde et a exhorté les dirigeants à œuvrer sans relâche pour l'instauration d'un monde sans armes atomiques.
«Aujourd'hui, partout dans le monde, nous assistons à l'ascension d'un nationalisme égoïste aux tensions exacerbées par les rivalités internationales et par la relance de la course à l'armement nucléaire», a déclaré Kazumi Matsui dans sa déclaration de paix.
Kazumi Matsui a exhorté les jeunes générations à ne jamais considérer les bombardements atomiques et la guerre comme de simples événements de l'Histoire, mais à les considérer comme les leurs, tout en appelant les dirigeants du monde à venir visiter les villes bombardées par des armes nucléaires et à rencontrer les «Hibakusha» (les victimes d'Hiroshima) pour apprendre du passé.
Kazumi Matsui a, également, demandé au gouvernement japonais de représenter les volontés des survivants du bombardement atomique et de signer le traité de l'ONU bannissant les armes nucléaires qui fut approuvé en juillet 2017 par 122 pays, signé depuis par plus de la moitié d'entre eux mais rejeté par toutes les puissances nucléaires https://www.lemonde.fr/international/article/2017/07/07/l-onu-adopte-un-traite-bannissant-l-arme-atomique-boude-par-les-etats-nucleaires_5157560_3210.html
Le Japon, qui accueille 50.000 soldats américains et qui se trouve sous la protection du parapluie nucléaire des États-Unis, n'a pas signé le traité sur l'interdiction des armes nucléaires ce qui est considéré comme une inaction gouvernementale et comme étant de mauvaise foi par des survivants du bombardement atomique et des groupes pacifistes.
Le Premier ministre Shinzō Abe a reconnu les divergences grandissantes entre les Etats dotés et non dotés d'armes nucléaires et déclaré dans son discours lors de la cérémonie «le Japon est déterminé à servir de pont entre les Etats nucléaires et non nucléaires et à diriger les efforts internationaux, tout en essayant patiemment de les convaincre de coopérer et de dialoguer». Shinzō Abe a promis de maintenir les principes pacifistes et de dénucléarisation du Japon mais n'a pas promis de signer le traité.
Les survivants, leurs proches et les autres participants, rassemblés au Parc du Mémorial de la paix d'Hiroshima, ont marqué l'heure du bombardement avec une minute de silence.
La bombe de Hiroshima avait provoqué le jour même et dans les semaines suivantes le décès de 140.000 personnes. La bombe larguée trois jours plus tard sur Nagasaki a tué 74.000 personnes. Le 15 août 1945, le Japon annonçait sa capitulation.