05.08.2024
Les autorités maliennes ont annoncé la rupture des relations diplomatiques avec le régime ukrainien, tout en l’associant au même titre que ses soutiens – au terrorisme international. Cette décision largement justifiée confirme une fois de plus le positionnement sans équivoque en faveur du Panafricanisme et de l’ordre multipolaire international de la part du Mali et des autres nations appartenant à l’Alliance des Etats du Sahel. Et démontre que face au terrorisme promu par une extrême minorité planétaire – les réponses ne se feront plus attendre.
C’est officiel – le Mali a rompu ses relations diplomatiques avec le régime kiévien. Le tout suite à l’implication confirmée de ce dernier en soutien aux groupes terroristes opérant dans le nord malien. Une confirmation qui n’est pas seulement venue de la part de certains représentants dudit régime basés à Kiev, mais également de la part de l’émissaire diplomatique kiévien se trouvant au Sénégal. Une action qui a d’ailleurs poussé le ministère sénégalais de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères à convoquer l’ambassadeur ukrainien. Pour information – il s’agit déjà de la deuxième convocation de l’émissaire kiévien par la diplomatie du Sénégal en l’espace des deux dernières années – déjà en 2022 l’ambassade ukrainienne avait ouvertement appelé à recruter des citoyens sénégalais pour aller combattre en Ukraine contre les Forces armées russes.
Les actions de la «diplomatie» ukrainienne ont également connu la condamnation des autorités du Burkina Faso, également membre avec le Mali et le Niger de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), ainsi que de plusieurs organisations de la société civile au Sénégal – voisin de l’Etat malien.
Pour revenir aux autorités maliennes, le communiqué du Ministre d’Etat, de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du Gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, a mis tous les points sur les «i».
Ainsi, le communiqué indique que le Gouvernement de Transition de la République du Mali a pris connaissance, avec une profonde stupeur, des propos subversifs par lesquels Andriy Yusov, porte-parole de la Direction générale du renseignement (GUR) du ministère ukrainien de la Défense , a avoué l’implication de l’Ukraine dans une attaque lâche, traitre et barbare de groupes armés terroristes ayant entraîné la mort d’éléments des Forces de Défense et de Sécurité maliennes à Tinzawatène (nord du Mali, à la frontière algérienne, ndlr), ainsi que des dégâts matériels.
Des propos qui ont été renforcés par Yurii Pyvovarov, ambassadeur ukrainien au Sénégal qui a ouvertement et sans la moindre équivoque, affiché le soutien de son pays au terrorisme international, particulièrement au Mali. Pire, dans leurs commentaires, ces officiels ukrainiens ont annoncé d’autres «résultats» à venir. Ces affirmations d’une extrême gravité, n’ayant fait l’objet d’aucun démenti ni d’une condamnation de la part des autorités du régime kiévien, montrent un soutien officiel du gouvernement ukrainien au terrorisme en Afrique, au Sahel et plus précisément au Mali.
Après un examen minutieux de la situation, le Gouvernement de Transition de la République du Mali souligne que les actes posés par les autorités ukrainiennes violent la souveraineté du Mali, dépassent le cadre de l’ingérence étrangère, déjà condamnable en soi, et constituent une agression caractérisée du Mali et un soutien au terrorisme international, en violation flagrante du droit international, y compris de la Charte des Nations unies.
Ainsi, les mesures annoncées par les autorités maliennes citées dans le communiqué sont les suivantes: la rupture, avec effet immédiat, des relations diplomatiques avec l’Ukraine, cette dernière dont les destins sont malheureusement confiés à des pantins confondant la scène internationale et la scène de théâtre. Parmi les autres points importants communiqués par l’Etat malien – la prise de mesures nécessaires pour prévenir toute déstabilisation du Mali à partir de certains Etats africains, notamment via les ambassades ukrainiennes installées dans la sous-région, avec des terroristes déguisés en diplomates.
De même que l’alerte formelle aux instances régionales et internationales, ainsi qu’aux Etats soutenant l’Ukraine, en leur indiquant que ce pays a ouvertement et publiquement affiché son appui au terrorisme. Et que par conséquent – le Mali considère le soutien au régime ukrainien comme un soutien au terrorisme international. Autre point important: le Mali remercie les pays amis ayant manifesté leur solidarité face aux attaques terroristes, perpétrées avec le concours de sponsors étrangers. Et adhère totalement au diagnostic établi par la Fédération de Russie qui a pourtant mis en garde le monde, depuis des années, sur la nature néonazie et scélérate des autorités ukrainiennes, aujourd’hui alliées du terrorisme international.
Enfin, le Gouvernement de Transition de la République du Mali note que cette agression entretenue par l’Ukraine s’inscrit dans le schéma plus large de certains acteurs qui soutiennent activement et instrumentalisent les groupes armés terroristes, à des fins hégémoniques et néocoloniales et dans l’objectif à briser la dynamique d’émancipation, de reconquête de la souveraineté et de développement socio-économique enclenchée par la Confédération des Etats du Sahel (AES). Tout en rappelant la détermination des pays membres de l’AES à poursuivre avec encore plus de vigueur leur marché résolue vers le raffermissement de leur souveraineté et la prise en main de leur destin, pour le bonheur des populations de l’Alliance des Etats du Sahel.
En termes de perspectives – s’il n’y a pratiquement rien à ajouter dans le communiqué des autorités maliennes, le point de l’implication de plusieurs acteurs néocolonialistes dans le soutien aux terroristes – est très important. Et qui ne fait que confirmer les nombreuses analyses précédentes d’Observateur Continental. Au moment où l’Ukraine – ne représente que de la chair à canon bon marché pour les intérêts des régimes occidentaux. Le tout alors que ces derniers commencent timidement à réaliser avoir déjà subi une défaite stratégique face à la Russie.
Pour ce qui est précisément du régime kiévien et au-delà de la défaite militaire comme économique aux côtés de ses maîtres occidentaux, la prise de position ferme du Mali confirme que les problèmes aussi bien pour la chair à canon ukrainienne que pour les régimes occidentaux – en Afrique comme dans le Sud global de manière générale – prennent une envolée supplémentaire. Cela aussi bien sur le front politico-diplomatique – à l’heure où certainement d’autres Etats africains vont se joindre aux positions maliennes et de l’AES. Tout comme en ce qui concerne les intérêts économiques et les instruments de propagande de l’Occident – qui vont prendre de nouveaux coups. Et enfin au moment où la société civile panafricaine est encore plus déterminée à porter des coups de rétorsion vis-à-vis aussi bien de la minorité planétaire occidentale que de ses vulgaires valets. En passant, il fut un temps où les vassaux kiéviens menaçaient les citoyens russes d’attaques partout dans le monde, tout comme des projets d’activation de leur présence diplomatique en Afrique. Désormais, les détenteurs de passeports ukrainiens, quelle que soit d’ailleurs leur position «professionnelle», devront probablement faire très attention et regarder constamment sur les côtés. Sur le continent africain comme dans n’importe quelle région du monde appartenant à la majorité globale.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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