02.07.2024
Les renseignements américains estiment qu’une guerre à grande échelle entre Israël et le Hezbollah pourrait commencer très bientôt. Les États-Unis, soutenant clairement Israël au lieu de faire pression sur l’État hébreu, qui menace maintenant de faire la guerre au Liban, de le détruire totalement, tout en continuant les massacres dans Gaza, soutiennent un génocide de masse historique et une guerre régionale plus large.
La guerre totale d’Israël contre le Hezbollah est annoncée. Si un cessez-le-feu ne se concrétise pas à Gaza, une guerre à grande échelle entre Israël et le Hezbollah pourrait éclater dans les «semaines à venir». C’est ce que pensent les renseignements américains. «L'invasion du Liban par Israël serait imminente», titre Bild. «Le Hezbollah menace de mener une «guerre sans frontières». «L’armée israélienne se prépare à un scénario extrême» et «les Allemands doivent quitter le Liban immédiatement», continue le tabloïd allemand. «Si la milice terroriste libanaise Hezbollah ne cesse pas ses attaques contre Israël, une nouvelle guerre ouverte pourrait éclater», avertit Bild qui donne une date du début des combats: «Israël pourrait lancer une opération militaire contre le Hezbollah au sud du Liban dès la deuxième quinzaine de juillet». Selon les informations, les diplomates occidentaux suggèrent que l’opération militaire israélienne pourrait commencer «au cours de la troisième ou quatrième semaine de juillet». Auparavant, dans un contexte d'escalade potentielle à la frontière libano-israélienne, de nombreux pays avaient appelé leurs citoyens à quitter le Liban, notamment le Canada, l'Allemagne, les Pays-Bas et les États-Unis.
Israël menace de détruire le Liban. «Alors que les espoirs d’un cessez-le-feu à Gaza continuent de s’estomper, la menace d’une guerre totale entre Israël et le Hezbollah est désormais plus grande que jamais depuis le 7 octobre», stipule aussi de son côté le Responsible Statecraft. Les responsables israéliens ont mis en garde contre «une guerre totale» dans laquelle le Hezbollah serait détruit et le Liban serait renvoyé «à l’âge de pierre», continue le magazine en ligne de l’institut Quincy pour un gouvernement responsable.
Les États-Unis soutiennent financièrement, militairement et politiquement, les menaces de pogrom des Israéliens. «Malgré des divergences sérieuses et croissantes entre les États-Unis et Israël sur la conduite et les objectifs de la guerre, l’administration US a continué à fournir un soutien militaire, politique et diplomatique quasiment sans restriction à la campagne militaire israélienne à pratiquement toutes les étapes quels que soient les coûts pour les Palestiniens et les Israéliens», continue le Responsible Statecraft. L’administration US a continué de récompenser Benjamin Netanyahou, ainsi que son gouvernement d’extrême droite, avec un soutien militaire, politique et diplomatique pratiquement sans restriction. «Même lorsque Benjamin Netanyahou a publiquement accusé l’administration US de retenir des armes, la Maison Blanche s’est empressée de préciser qu’à l’exception d’une seule livraison, il n’y avait eu aucune perturbation dans le flux d’armes», tient, encore, à retracer le Responsible Statecraft.
Le Congrès US n’a fait qu’amplifier l’impunité politique de Benjamin Netanyahou en l’invitant à prononcer un discours commun ce 24 juillet.
Plus largement, les États-Unis et l’UE soutiennent la position d’Israël contre le Liban. «Les États-Unis et l’Europe demandent au Hezbollah libanais de ralentir ses frappes contre Israël et de se retirer d’une guerre plus large au Moyen-Orient», titre l’agence de presse anglophone AP, au lieu d’exiger d’Israël l’arrêt de ses menaces et massacres.
Les États-Unis ont déjà placé leurs soldats devant Israël et le Liban. «Le Pentagone rapproche les moyens militaires américains d'Israël et du Liban pour être prêt à évacuer les Américains alors que les combats entre Israël et le Hezbollah s'intensifient», faisait savoir fin juin NBC-News. Il y aussi des moyens militaires US qui ont été mis en place et pas que pour rapatrier les civils US: «L'USS Wasp, un navire d'assaut amphibie, et les Marines de la 24e unité expéditionnaire, capable d'opérations spéciales, se sont déplacés [fin juin] vers la Méditerranée pour rejoindre le navire de débarquement USS Oak Hill et un autre navire de leur groupe amphibie, selon le Corps des Marines. Le Wasp opérera en Méditerranée orientale pour être prêt pour un départ militaire assisté et d'autres missions, ont indiqué les responsables». Le Wasp et le corps expéditionnaire des Marines sont également destinés à projeter leur puissance militaire et à dissuader toute escalade régionale, selon un responsable américain proche des plans.
Les États-Unis ont averti le Hezbollah qu’il ne pourrait pas retenir Israël si l’escalade se poursuivait, donnant le feu vert à Israël de lancer sa guerre contre le Liban et d’envahir le pays. L'envoyé du président Biden, Amos Hochstein, a déclaré aux responsables libanais que le Hezbollah avait tort de penser que les États-Unis seraient en mesure d'empêcher Israël d'envahir le Liban si la milice poursuivait ses attaques.
Les responsables américains craignent qu’une offensive israélienne au Liban puisse provoquer davantage les alliés de l’Iran dans la région et renforcer la coopération militaire de Téhéran avec Moscou. Les craintes des responsables américains ont été alimentées par les renseignements américains qui affirment que la Russie envisage d’accroître son soutien au soi-disant «axe iranien». Déjà en 2023, les États-Unis ont signalé disposer de renseignements montrant que la Russie pourrait envoyer un système de défense aérienne au Hezbollah.
Israël et le Hezbollah ont échangé des tirs presque quotidiennement depuis le 8 octobre, mais le conflit s'est intensifié en juin après qu'Israël a tué Taleb Sami Abdallah l'un des membres les plus importants du Hezbollah. Le groupe a répondu en lançant des centaines de drones et de missiles sur Israël. À la mi-juin, le Hezbollah a également publié à deux reprises des séquences vidéo d’installations militaires israéliennes prises à l’aide de drones, démontrant clairement ses capacités de confrontation.
Les responsables américains, alors qu’ils envoient des armes et de l’argent à Israël et qu’ils déclarent craindre que sans un cessez-le-feu à Gaza, une guerre entre Israël et le groupe libanais devienne plus probable et aggraverait considérablement la crise régionale en entraînant les États-Unis plus profondément dans le conflit, ont déjà dispatché leurs soldats devant Israël. L’embrasement plus large au Moyen-Orient et d’ores et déjà en marche.
Philippe Rosenthal
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