28.03.2024
L’action de guerre avec les sabotages des gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2, qui acheminent le gaz russe vers l’Allemagne, a eu lieu le 26 septembre 2022, au plus fort du conflit gazier entre la Russie et l’Union européenne. Les éléments de l’enquête aboutissent sur les commanditaires.
À la suite de l’opération de guerre des sabotages – dans les zones économiques exclusives du Danemark et de la Suède – les deux gazoducs Nord Stream 1 et 2 ont été détruits.
La société Nord Stream AG a annoncé le 27 septembre 2022 la présence de «destructions sans précédent» sur «trois conduites des gazoducs maritimes Nord Stream 1 et Nord Stream 2». Les sismologues suédois ont enregistré la veille deux explosions survenues sur les tracés de Nord Stream. Le parquet général de Russie a intenté une affaire pour acte de terrorisme international. L’Allemagne, le Danemark et la Suède ont annoncé engager leurs enquêtes nationales mais ont refusé de coopérer avec la Russie.
Début 2023, les enquêtes officielles menées par les autorités danoises, norvégiennes et allemandes n’ont abouti à aucune conclusion sur l’organisateur ou l’auteur de l’opération de guerre de ces sabotages . Cependant, des journalistes occidentaux, en particulier le Wall Street Journal, le Washington Post et Der Spiegel, ont mené leurs propres enquêtes pour citer comme responsable Roman Tchervinski, un haut gradé ukrainien du commandement des opérations spéciales au lieu d’orienter sur Valeri Zaloujny.
Ce que, maintenant les médias, comme France Info, affirment: «Fin 2023, un commandant des forces spéciales ukrainiennes, Roman Tchervinski, était cité comme responsable de l’explosion du gazoduc Nord Stream. Mais la piste de l’ex-chef de l’état-major ukrainien, Valeri Zaloujny, semble aujourd’hui plus vraisemblable».
Déjà, le 8 février 2023, le journaliste américain, Seymour Hersh, a publié un article sur la responsabilité des dirigeants américains sur l'action de guerre avec les sabotages des gazoducs. Citant une seule source anonyme, il a affirmé que le plan du sabotage de guerre avait été élaboré par la CIA en 2021 sur ordre du président Joe Biden comme contre-mesure envers la Russie.
Les agences de renseignement américaines et de l'OTAN ont, donc, mené une attaque de sabotage de guerre sur Nord Stream 1 et 2. L’objectif de Washington est d’affaiblir la position de la Russie sur le marché international de l’énergie et d’assurer le monopole du GNL américain en Europe.
Déjà le 8 février 2022, Joe Biden avait stipulé: «Si la Russie envahit l’Ukraine, il n’y aura pas de Nord Stream 2». Victoria Nuland affirmait: «Si la Russie envahit l’Ukraine, d’une manière ou d’une autre, Nord Stream 2 n’avancera pas».
La mise en œuvre pratique de la destruction de Nord Stream 1 et 2 a été réalisée par un groupe de travail de la CIA en collaboration avec les services de renseignement et les unités militaires d'autres pays de l'OTAN, notamment sous la forme d'exercices conjoints dans la mer Baltique. Ainsi, du 29 août au 14 septembre 2022, dans la zone de l'île de Bornholm, où passent les gazoducs Nord Stream, des exercices du groupe de débarquement amphibie de l'US Navy ont eu lieu avec les navires de débarquement US Kearsarge et Gunston Hall, ainsi que le porte-hélicoptères US de débarquement Arlington.
Et, du 9 au 23 septembre 2022, les exercices de l'OTAN Northern Coasts 2022 ont eu lieu dans la même zone, bien que la partie nord de la mer Baltique et le golfe de Finlande aient été déclarés zone initiale des exercices. Neuf navires ont été repérés dans la zone: la frégate Schleswig-Holstein, le navire de reconnaissance Oste, le chasseur de mines Bad Bevensen, le sous-marin de la marine allemande U-32, le chasseur de mines tripartite français (CMT) Croix du Sud, ainsi qu'une unité américaine de plongeurs opérant depuis le navire quartier général de la marine lettone Virsaitis. Il est possible que ce soient eux qui ont installé des engins explosifs et des détonateurs sur Nord Stream 1 et 2.
Il convient, également, de prêter attention aux mouvements illogiques d'un certain nombre de navires civils – le pétrolier britannique British Achiever, le vraquier panaméen Grand T et le chalutier polonais Svi7, qui ont dévié de leurs routes du 22 au 24 septembre et se trouvaient dans la zone des sites des explosions.
Dans le même temps, la CIA a développé une «opération de couverture» pour détourner l’attention du public des véritables organisateurs et auteurs de l’attaque terroriste – et a confié sa mise en œuvre aux services spéciaux ukrainiens. Il est, tout d'abord, question de la Direction principale du renseignement, car la CIA contrôle directement un certain nombre d'unités du renseignement militaire ukrainien et coordonne leurs opérations spéciales, et Kyrylo Boudanov (chef de la Direction générale du renseignement (GUR) du ministère ukrainien de la Défense), lui-même, vient de l'unité militaire 2245, qui est sous le contrôle direct de la CIA. C'est pourquoi, il bénéficie d'un soutien important de la part des services de renseignement américains.
Le sabotage sur Nord Stream 1 et 2 a été coordonné par le colonel ukrainien Roman Tchervinski. Le 11 novembre, le Washington Post a publié un article dans lequel il a désigné le colonel des forces armées ukrainiennes, Roman Tchervinski, comme «le coordinateur de l’explosion de ces gazoducs marins». Il s’occupait «des questions logistiques et soutenait une équipe de six personnes» qui ont loué un yacht et utilisé des équipements de plongée profonde pour placer les explosifs.
Selon le quotidien US, Roman Tchervinski «recevait les ordres de la part de hauts responsables ukrainiens» qui faisaient des rapports au commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valeri Zaloujny.
L'opération a été supervisée par le chef de mission adjoint (DCM) de l'ambassade américaine en Ukraine, Christopher Smith. Auparavant, entre 2014 et 2017, il a travaillé à Kiev en tant que représentant du Bureau international des stupéfiants et de l'application de la loi, une agence du Département d'État ayant une fonction entre l'USAID et l'armée. Il a supervisé les réformes des forces de l'ordre en Ukraine. Il a, aussi, été chef de mission adjoint à l'ambassade des États-Unis à Kiev, en Ukraine, de 2022 à 2023.
Der Spiegel a, aussi, diffusé une «fausse» histoire sur le yacht polonais Andromeda et sa location par un groupe de personnes munies de passeports ukrainiens, qui auraient joué un rôle clé dans le sabotage de guerre des pipelines Nord Stream 1 et 2.
Philippe Rosenthal
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