11.10.2023
Des agents de Mossad infiltrés au sein du Hamas auraient vendu l'idée selon laquelle les protestations contre la réforme juridique promue par Benjamin Netanyahou avaient eu pour effet collatéral l'apparition de fissures dans les domaines de la défense et du renseignement israéliens, en raison du refus d'un nombre important de soldats réservistes d’occuper des positions vitales pour le fonctionnement optimal de la défense israélienne car un nombre d'entre eux sont regroupés dans le bloc «Frères et Sœurs d'Armes».
Profitant des prétendues failles de sécurité dans la défense israélienne provoquées par le schisme entre les réservistes et Benjamin Netanyahou, la branche armée du groupe islamiste Hamas, a lancé la plus grande offensive militaire depuis 2007 avec l'infiltration de dizaines de ses membres dans des localités israéliennes et dans le lancement de milliers de projectiles sur de vastes zones, notamment Tel-Aviv et Jérusalem, Il n'est pas exclu que l'offensive s'étende jusqu'à la frontière libanaise et syrienne avec l'entrée en scène du Hezbollah et des membres de la Brigade des Fatimides, milice chiite avec dépendance organique de l'élite des forces armées iraniennes ou Pasdaran (corps des gardiens de la révolution islamique).
Israël aurait laissé entendre qu'une telle offensive l'avait totalement surpris alors qu'il célébrait ses fêtes d'automne. Ainsi, dans des déclarations à la Douzième chaîne israélienne (Canal 12), l'ancien chef de la sécurité israélienne, Amos Yadlin, a déclaré qu'«il y a eu une surprise en matière de renseignements et quand on est surpris, le prix est toujours élevé», mais la réalité est qu'il ne s'agirait que d'une surprise.
Appât des agents du Mossad infiltrés dans le Hamas pour faciliter un premier succès du Hamas, la réponse dévastatrice de l'armée israélienne et l'extension ultérieure de ce conflit à l'ensemble du Moyen-Orient. Benjamin Netanyahou, utilisant la dictature invisible de la peur du Troisième Holocauste, issue du Hamas, du Hezbollah ou de l'Iran, en a profité pour déclarer l'état de guerre (défense de la sécurité d'Israël) et déclencher une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza. Une victoire rapide lui donnera un regain de popularité perdu par sa prétendue réforme juridique et lui permettra de contourner le processus judiciaire dans lequel il est accusé de corruption, de fraude et d'abus de confiance, mais l'administration Biden tentera d'influencer Benjamin Netanyahou pour éviter une nouvelle punition asymétrique à Gaza qui détruirait l’entente entre les États-Unis, Israël, les Émirats arabes unis (EAU) et l’Arabie saoudite en vue d’une prochaine attaque contre l’Iran.
Succès du Hamas ou piège israélien? Après les fiascos de la Syrie, de la Libye et de l'Irak, l'offensive du Hamas serait le nouvel appât du plan machiavélique esquissé par l'alliance anglo-américaine en 1960 pour attirer à la fois la Russie et la Chine et provoquer un conflit régional majeur qui marquera l'évolution de la région dans les années à venir et ce serait un nouvel épisode local qui s’inscrirait dans le retour à l’endémisme récurrent de la guerre froide entre les États-Unis et la Russie.
Profitant du fait que les réserves stratégiques des États-Unis sont au maximum et que l'industrie américaine du gaz de schiste a réussi à s'envoler grâce au prix effréné du pétrole brut combiné à la contestation croissante de l'hégémonie américaine représentée par le colosse chinois, le Pentagone aurait conçu «l'Opération Perse».
Les États-Unis profiteraient d’une première attaque surprise d’Israël contre l’Iran pour déclencher une nouvelle guerre au Moyen-Orient avec le double objectif d’assécher les sources d’énergie de la Chine et d’augmenter son indice de popularité afin d’être réélu lors de la prochaine élection présidentielle de 2024.
Depuis les années 1990, le Premier ministre Benjamin Netanyahou, le plus ancien dirigeant d’Israël, a mis en garde contre la menace existentielle que représente le programme nucléaire iranien. L’objectif d’Israël a été de «contrecarrer» ses avancées nucléaires et «d’assurer la supériorité militaire d’Israël dans la région», a-t-il déclaré aux législateurs alors qu’il entamait son sixième mandat en décembre 2022.
Depuis 2013, Israël a progressivement étendu sa guerre fantôme contre l’Iran et son réseau de mandataires. On l’appelle le mabam – ou «guerre entre les guerres» – en hébreu. Israël aurait mené trois opérations en Syrie la première année. «Notre moyenne aujourd’hui est de plus d’une par semaine, et nous avons réalisé 52 opérations en 2022», a déclaré Aviv Kohavi, chef d'état-major de l'armée israélienne de 2019 à 2023, en janvier 2023.
Selon des observateurs, Israël déplacerait des armes de défense aérienne, de l'artillerie à longue portée, des hélicoptères et des avions de combat F-15 vers Erbil, capitale du Kurdistan irakien, pour une guerre plus large contre l'Iran» (Opération Perse) qui pourrait se déclencher dans les mois à venir.
Un tel conflit pourrait impliquer les trois superpuissances (États-Unis, Chine et Russie) comptant comme des collaborations nécessaires avec les puissances régionales (Israël, Syrie, Égypte, Jordanie, Arabie Saoudite et Iran) et couvrirait l’ espace géographique qui s'étend de l'arc méditerranéen (Israël, Syrie et Liban) jusqu'à l'Irak, le Yémen et la Somalie dans le but avoué de dessiner la cartographie ultérieure du Nouveau Moyen-Orient.
Germán Gorraiz López, analyste politique
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