25.08.2023
La doctrine Kissinger préconisait la mise en œuvre du G2 (États-Unis et Chine) en tant qu’arbitres mondiaux. Ainsi, dans un article publié dans le New York Times, intitulé The chance for a new world order (La chance pour un nouvel ordre mondial), Kissinger considère déjà la Chine comme une superpuissance, déconseille le protectionnisme ou traite la Chine comme un ennemi (ce qui en ferait un véritable ennemi).
Il appelle également dans cet article à porter les relations entre les États-Unis et la Chine à un nouveau niveau sur la base du concept de destin commun (sur le modèle des relations transatlantiques d'après la Seconde Guerre mondiale), qui verrait la route du Pacifique (l'Amérique -Asie) trôner comme principal axe commercial mondial au détriment de la route atlantique (Amérique-Europe).
Mais, l'objectif sans équivoque du Pentagone serait la confrontation avec l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), fondée en 2001 par les Cinq de Shanghai (Chine, Russie, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan) et rejoints ensuite par l'Ouzbékistan, l'Inde, le Pakistan et l'Iran, qui ensemble avec les pays de l’ALBA constitueraient le noyau dur de la résistance à l’hégémonie mondiale des États-Unis et de le Royaume-Uni.
Cette organisation aurait été renforcée suite à la visite à Moscou du ministre chinois de la Défense, Li Shangfu, au cours de laquelle il a qualifié les relations militaires russo-chinoises de «stratégiques» et souligné «la nécessité d'une stratégie de sécurité alternative à l'OTAN», symbolisée par l'OCS. La Chine est pleinement consciente que l'accord stratégique entre l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, connu sous le nom d'AUKUS, symbolise un changement dans la cartographie géopolitique mondiale, déplaçant le scénario atlantique vers l'Indo-Pacifique comme épicentre du pouls géopolitique entre le États-Unis et Chine.
Ainsi, les mondialistes (dont le chef visible serait George Soros et l’Open Society Foundation (OSF) auraient déjà esquissé la mise en œuvre du Nouvel Ordre Mondial (NWO) qui impliquerait la récupération du rôle des États-Unis comme gendarme mondial après la Doctrine Brzezinski où Zbigniew Brzezinski, dans son livre «La révolution technétronique» (1971), affirme que «l'ère du rééquilibrage du pouvoir mondial est arrivée, un pouvoir qui doit passer entre les mains d'un nouvel ordre politique mondial fondé sur un lien économique trilatéral entre le Japon, l’Europe et les États-Unis».
Une telle doctrine impliquerait l’assujettissement de la Russie et de la Chine et inclurait la possibilité d’une frappe nucléaire préventive des États-Unis utilisant des missiles Trident II contre des cibles russes et chinoises vitales en cas de déclenchement d’une Troisième Guerre mondiale. Pour y parvenir, le Pentagone établirait autour de la Chine un arc de crise nucléaire qui s’étendrait du Cachemire indien au Japon, en passant par la Corée du Sud et les Philippines et fermant l’arc avec la Nouvelle-Zélande et l’Australie pour dissuader la Chine de sa quête de domination de la mer de Chine. Une frappe nucléaire préventive américaine utilisant des missiles Trident II contre des cibles chinoises vitales n’est pas exclue après avoir fait tomber la Chine dans le piège de l’invasion de Taïwan.
Germán Gorraiz López, analyste politique
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