11.08.2023
Après l'échec des prétextes fallacieux «démocratie», «liberté d'expression» et tutti quanti, on nous a inventé depuis peu le prétexte de la «lutte contre le terrorisme» qui n'est autre, comme les deux précédents, qu'une exécrable tromperie qui permet, en réalité, de pénétrer militairement et légalement un pays pour mieux le contrôler.
C'est comme les maladies virales: on crée des virus pour vous vendre le médicament. Ici, on érige des terroristes – souvent des autochtones, qu'ils arment et financent – dans les pays frondeurs qui refusent leur hégémonie, pour les déstabiliser afin de placer leurs pantins. Ou bien, comme en Afrique surtout subsaharienne où les enjeux économiques sont primordiaux, on les soutient sournoisement de façon à être perçus suffisamment dangereux afin de pousser les pays victimes à demander l'aide militaire extérieure. En Afrique, la France est dans cette stratégie.
Dans les cas du Mali, du Burkina et maintenant du Niger, la France n'a fait que dans l'activisme, l'hypocrisie pour maintenir sous sa domination les richesses de ces pays. Elle n'a lutté contre le terrorisme que par le bavardage et la propagande soutenue par ses médias aux ordres. Il suffit simplement de voir leurs réactions face aux évènements de l'actualité telles celles de leur ex-ministre, Laurent Fabius, avec son «le bon boulot» du Front Al-Nosra, ou la chaine officielle France 24 qui a interviewé, le 6 mars 2023, le chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) Abou Obeida Youssef Al-Annabi, un chef terroriste qui assassine par égorgement et/ou attentat à la voiture piégée des milliers de civils et militaire en Afrique, ou encore cette France qui héberge, en les protégeant, des individus recherchés par la justice algérienne pour terrorisme comme les dirigeants de Rachad et du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK).
La France avec ses opérations Barkhane et Serval ou Épervier ne sont que des prétextes diaboliques pour pénétrer légalement un pays afin de contrôler ses richesses et si problème il y a, activer les terroristes comme une épée Damoclès et si devant un danger grave, fomenter des coups d'Etat (à ce sujet le Dr Bensaada a recensé 93 coups d'Etat – dont 53 réussis – qui se sont déroulés dans les pays CEDEAO depuis leur indépendance).
Dans les conditions actuelles des Africains, nous pensons - contrairement au matraquage médiatique occidental – que les «coups d'Etat»:
- Sont salutaires et espérés s'ils visent à restaurer la souveraineté d'un Etat et sa dignité, la défense des intérêts d'une nation et l'éviction des corrompus et traîtres à leur peuple.
- Sont à condamner s'ils visent à déchoir des gouvernants patriotes démocratiquement élus, qui rejettent l'hégémonie occidentale, qui n'entrent pas dans leur giron, qui refusent la prédation des richesses de leur pays par des multinationales véreuses.
Il faut constater que 62 ans de néocolonialisme marqué par la prédation des richesses des pays africains rendus pauvres avec des populations dans la misère qui fuient vers l'Europe, cela rend furieux et incite à la révolte, y compris armée.
Il y a une limite que les gouvernants français ne comprennent pas aveuglés par leur suffisance, leur arrogance et leur cupidité. Même des pays européens ont reproché à la France ce funeste système monétaire du «Franc CFA» (Franc des Colonies Françaises en Afrique) qui enrichit la France, appauvrit les Africains, et qui lui permet de leur faire du chantage. Cela doit être, peut-être, une valeur française des «droits de l'homme». N'est-ce pas honteux?
Le général Tiani a formulé les raisons de son intervention militaire en ces mots: «Nous avons souvent localisé des terroristes, mais quand nous demandions pour les attaquer afin de les éliminer, le président Bazoum nous disait de demander d'abord la permission aux forces françaises. Mais, nos soldats tombaient au front et la France ne faisait rien... Nous avons décidé de faire la même chose que le Mali et le Burkina Faso».
Le pantin déchu n'a pas trouvé meilleure réplique que de confirmer son allégeance à la France et l'Occident – qui veulent maintenir le président du Niger – en accordant une interview, depuis sa résidence «surveillée», au Washington Post par lequel il demande l'aide de la France et des USA pour le rétablir dans ses fonctions.
Ce communiqué du ministère français des Affaires étrangères confirme l'activisme et les manigances de la France, dans ce sens. Étrange communiqué soutenant «l'initiative» de la CEDEAO avant même qu'elle ne décide de l'action à prendre.
«La France appuie avec fermeté et détermination les efforts de la CEDEAO pour faire échouer cette tentative de putsch. Il en va de l’avenir du Niger et de la stabilité de toute la région», a lancé Catherine Colonna, la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.
La France avait, très tôt rajouté un ultimatum alors qu’à l’heure d’aujourd’hui la CEDEAO, suivant l’ordre guerrier de la France, vient d’annoncer vouloir «intervenir militairement dans les plus brefs délais». «La CEDEAO a donné un délai de sept jours aux putschistes pour mettre fin à leur coup de force. Il expire demain, dimanche 6 août. La France appelle solennellement les responsables de cette tentative de coup d’État à libérer le président Bazoum et tous les membres de son gouvernement, et à permettre le retour immédiat à l’ordre constitutionnel et démocratique», martelait, déjà, la diplomatie française.
C’est une CEDEAO à vocation économique qui veut aider militairement la France macroniste. Macron veut que les Africains fassent la guerre à des Africains en les armant pour aller tuer leurs frères et se faire tuer, à la place des Français, pour les intérêts de la France.
Malheureusement, il se trouve encore, en Afrique, des néocolonisés avec une cervelle pourrie qui acceptent encore de donner un coup de main à leurs anciens colons.
Amar Djerrad, journaliste et analyste algérien
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