13.02.2023
Après l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République française, il a tenté de catalyser le chauvinisme français en restaurant l'atavisme de la Grandeur, une doctrine qui combinerait le culte de l'indépendance économique, politique et militaire de la France avec la consolidation de la mission de la nation et de la culture française dans le monde.
Cependant, l'apparition de la pandémie de la COVID-19, ainsi que le conflit ukrainien, ont révélé l'inquiétante servilité des pays occidentaux face aux diktats de l'OMS et des Etats-Unis, ce qui a entraîné la perte du pouvoir de décision des institutions européennes et leur subordination totale aux diktats géopolitiques des Etats-Unis, laissant la France comme une puissance sans importance dans la nouvelle cartographie géopolitique de la guerre froide 2.0.
En politique intérieure, sous l'impulsion du MEDEF et avec l'opposition des principaux syndicats français (CFDT, CGT et FO), le gouvernement de Macron vient de proposer de retarder la retraite à 64 ans d'ici 2030, ce qui serait un missile sur la ligne de flottaison de l'idiosyncrasie française, dont l'imaginaire collectif a intériorisé son droit à une retraite anticipée comme récompense de son effort de travail.
Cette situation, combinée à la perte du pouvoir d'achat des travailleurs due à une inflation galopante et à l’augmentation de la paupérisation des classes moyennes, pourrait aggraver la fracture sociale du pays, poussant de larges pans de la population (notamment les «sans-abri», les «sans-papiers» et les déshérités des banlieues) dans un état de rupture sociale en raison de leur dépendance exclusive à l'aide sociale, diluant ainsi les effets bénéfiques de ses prochaines mesures sociales (réductions d'impôts, augmentation des allocations de chômage et des pensions minimales) à cause de la dure réalité économique.
Tout cela provoquera la radicalisation des syndicats de classe (CGT, CFDT et FO), autrefois bourgeois et soumis, ce qui conduira à de fréquentes explosions d'agitation ouvrière et qui a eu son baptême du feu lors de la grève générale appelée par les syndicats et les partis d'opposition du 19 janvier dernier. De fait, les syndicats annoncent déjà un durcissement des manifestations car les manifestatns ont le sentiment de ne pas être écoutés par le pouvoir en place. L'irruption de groupes anti-système qui pourraient diriger les révoltes étudiantes ultérieures dans le but avoué de reproduire Mai 68 et de condamner Macron à l'ostracisme politique ne peut, par conséquent, être exclue.
Germán Gorraiz López, analyste politique
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