26.12.2022
La Serbie a envoyé le chef de son armée à la frontière du Kosovo. L'armée serbe sera, ainsi, présente à la frontière en raison de la «situation compliquée», a déclaré le chef d'état-major serbe. La force de protection de l'Otan, (KFOR), qui est, selon cette force occidentale, «une mission de maintien de la paix dirigée par l'Otan, opérant au Kosovo depuis juin 1999 pour instaurer la paix et la stabilité dans la région», a signalé des coups de feu.
Le président serbe Aleksandar Vucic a dépêché le chef d'état-major de l'armée à la frontière du Kosovo. Les tâches confiées à l'armée serbe sont «précises, claires» et seront «complètement mises en œuvre», a déclaré le général Milan Mojsilovic à Pink TV après sa rencontre avec Aleksandar Vucic à Belgrade. La situation à la frontière est «compliquée et complexe» et nécessite «la présence de l'armée serbe le long de la ligne administrative», a-t-il averti.
«Le Kosovo, avec sa population majoritairement albanaise, a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, mais le gouvernement de Belgrade le considère toujours comme un territoire séparatiste», précise le Zeit, rappelant que «malgré les tentatives de dialogue de l'UE, ils ont été à plusieurs reprises en désaccord pendant des années». Selon l'hebdomadaire allemand, qui a été fondé par les troupes d'occupation britanniques à la fin de la Seconde Guerre mondiale, «le gouvernement de Belgrade encourage la minorité serbe du nord du Kosovo dans ses tentatives de défier l'autorité du gouvernement de Pristina». Au cours du mois en cours, les tensions à la frontière entre les deux pays ont, de nouveau, augmenté. Des coups de feu tirés sur des policiers dans la nuit et une attaque contre la mission européenne Eulex avec une grenade assourdissante avaient suscité l'inquiétude internationale.
La force de l'Otan, KFOR, qui a pour mission de maintenir la paix, a rapporté des coups de feu. Peu avant le départ du chef de l'armée serbe pour la zone frontalière, plusieurs médias serbes ont partagé une vidéo sur les réseaux en ligne dans laquelle des coups de feu pouvaient être entendus. En conséquence, indique le Zeit, «c'était des combats dès le début de soirée». Les forces armées kosovares auraient tenté de démanteler une barricade précédemment érigée par les Serbes, continue le média germanophone.
La police kosovare a immédiatement démenti. Selon le Zeit, elle a déclaré sur Facebook qu'aucun de ses employés n'était impliqué dans une fusillade. Selon les médias kosovars, une patrouille de la Force de maintien de la paix du Kosovo (KFOR) se trouvait dans la zone de tir. La mission dirigée par l'Otan a renforcé sa présence dans la région, il y a quelques jours à peine. Personne n'a été blessé lorsque les coups de feu ont été entendus dans la région de Zubin Potok, a indiqué la KFOR. La force de maintien de la paix n'a pas précisé d'où provenaient les tirs. Environ 3 760 soldats de l'Otan sont déployés dans la région.
«Nous sommes vraiment au bord d'un conflit armé». Au vu des tensions croissantes dans le nord du Kosovo, la Première ministre serbe, Ana Brnabic, a récemment mis en garde contre une escalade de la situation. «Nous sommes vraiment au bord d'un conflit armé», a-t-elle déclaré à Belgrade la semaine dernière. Elle a blâmé le gouvernement de Pristina pour les tensions.
Au début de décembre, un regain de tensions avec la minorité serbe au Kosovo a été noté.
France 24 rapportait déjà que «des échanges de tirs avaient eu lieu pendant la nuit entre des Serbes et la police kosovare» et que la police européenne était aussi visée. RTS indique que «plusieurs centaines de Serbes tiennent depuis le 10 décembre dernier dans le nord du Kosovo des barrages pour protester contre l'arrestation d'un ancien policier serbe, paralysant la circulation vers deux postes frontaliers avec la Serbie». Le média suisse fait savoir, expliquant une partie des causes des nouvelles tensions: «Début novembre, des centaines de policiers serbes intégrés à la police kosovare, ainsi que des juges, procureurs et autres fonctionnaires ont quitté leur poste en masse, pour protester contre une décision controversée, et désormais suspendue du gouvernement de Pristina, d'interdire aux Serbes qui vivent au Kosovo d'utiliser des plaques d'immatriculation délivrées par la Serbie».
Olivier Renault
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