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Macron propose d'aider l'Ukraine par la création d’un «OVNI politique»

12.05.2022

Le président français, Emmanuel Macron, discute avec les dirigeants de l'UE pour lancer la création d'une «Communauté politique européenne». Il a commencé à évoquer cette idée avec les dirigeants européens en visant un nouveau format de coopération entre les Etats européens.

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a été le premier responsable politique avec lequel il a mené des négociations sur ce point. Auparavant, Emmanuel Macron avait proposé un projet pour rallier les pays démocratiques d'Europe. Selon lui, la création de cette «Communauté politique européenne» devrait inclure, à la fois, les membres et les non-membres de l'UE, y compris le Royaume-Uni et l'Ukraine. 

Après son investiture de samedi, son premier déplacement international a été Berlin. Emmanuel Macron a commencé sa visite à Berlin le 9 mai. Juste avant, toujours le même jour, il s'est exprimé lors d'une conférence au Parlement européen consacrée à l’avenir de l’Europe à l'occasion de la «journée de l'Europe» et du 72e anniversaire de la fondation de l'UE. Il s'agissait du premier discours d'Emmanuel Macron dans une législature européenne depuis sa réélection en tant que président français. Et, il s'est avéré très inhabituel. 

Le dirigeant français, qui prônait auparavant en 2017 le renforcement et la consolidation de l'UE à l'occasion de son discours «pour une Europe souveraine, unie, démocratique», a maintenant proposé une idée qui, du moins à première vue, est en contradiction avec ce qu'il a dit plus tôt. D'une part, Emmanuel Macron a, de nouveau, évoqué la nécessité d'accroître l'efficacité de l'UE. En revanche, il s'est prononcé en faveur de la nécessité d'établir une «Communauté politique européenne». Comme Euronews le précise, «l'objectif de ce nouvel ensemble serait d'intégrer les pays candidats en attendant l'achèvement des très longues procédures d'adhésion, qui prennent parfois plusieurs "décennies" de l'aveu du locataire de l'Elysée».

«Cette Communauté politique européenne permettrait aux Nations, européennes et démocratiques, de trouver un nouvel espace de coopération, en matière de politique, de sécurité, d’énergie, de transport, de libre circulation des personnes», a indiqué le président français.  La participation à cette «Communauté politique européenne» ne signifierait pas, à l'avenir, une adhésion obligatoire à l'UE. De plus, elle ne serait pas fermée aux pays qui ont quitté l'UE. «Pour rassembler notre Europe dans la vérité de sa géographie, sur l’assise de ses valeurs démocratiques, l’UE ne peut pas être la seule réponse. Pour structurer politiquement notre continent, je souhaite engager une réflexion sur une Communauté politique européenne», a-t-il martelé. 

Dans son discours, il a explicitement mentionné les Etats non membres de l'UE qui pourraient devenir membres de la «Communauté politique européenne». Il s'agit de la Bosnie-Herzégovine, du Royaume-Uni, qui a quitté l'UE, et de l'Ukraine, qui demande depuis plusieurs années son adhésion à cette organisation. Les autorités ukrainiennes ont considéré l'initiative d'Emmanuel Macron comme étant un indice évident que l'Ukraine n'allait pas entrer dans l'UE. Après tout, le président français a prononcé son discours exactement le jour où l'Ukraine a envoyé la dernière partie du questionnaire à Bruxelles pour obtenir le statut de candidat à l'adhésion à l'UE. 

Mardi, le Financial Times a publié un entretien du ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, dans lequel il a déclaré sans équivoque que son pays n'était pas satisfait du simple statut de candidat membre de l'UE. «Si nous n'obtenons pas le statut de candidat, cela ne signifie qu'une chose, que l'Europe essaie de nous tromper. Et nous n'allons pas l'avaler», a-t-il tenu à signaler, précisant que «l'Ukraine est le seul endroit en Europe où les gens meurent pour les valeurs sur lesquelles repose l'UE. Et je pense que cela doit être respecté». Pour Dmytro Kouleba, le plus important est que l'Ukraine obtienne le statut de candidat à l'adhésion de l'UE en juin.  Au Royaume-Uni, l'idée d' Emmanuel Macron n'a pas été immédiatement commentée.

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, dans le cadre des relations de son pays avec l'UE, s'inquiète désormais d'autre chose: non pas d'un nouveau format d'interaction, mais de la résolution finale de toutes les questions litigieuses que le Brexit a entraînées. Il y figure une modification du protocole à l'accord sur le retrait du pays de l'UE qui concerne l'Irlande du Nord. Cette question devient particulièrement pertinente, compte tenu des événements récents. Pour la première fois aux élections législatives en Irlande du Nord, le Sinn Fein a remporté la victoire. Ce parti politique représente les intérêts des catholiques locaux et prône toujours la réunification avec l'Irlande qui fait partie de l'UE.

Cependant, Emmanuel Macron n'a pas caché qu'il ne s'attendait pas à une approbation immédiate de son idée. Il a annoncé une série de consultations avec les dirigeants européens. Le premier d'entre eux était, donc, Olaf Scholz. «Je veux dire explicitement que c'est une proposition très intéressante pour faire face aux défis majeurs que nous avons», a déclaré lundi le chancelier allemand lors d'une conférence de presse conjointe avec Emmanuel Macron à Berlin.

On y annonçait également qu'un sommet franco-allemand consacré aux Balkans occidentaux était prévu prochainement et qu’il aura lieu avant le sommet européen de juin. Ensuite, la France assurera toujours la présidence du Conseil de l'UE. Son mandat de six mois expire le 30 juin. Il se peut que, d'ici là,  les contours de la future «Communauté politique européenne» se précisent.

Selon des observateurs en géopolitique, l'idée d'Emmanuel Macron est une tentative de moderniser ses propositions de 2017 avec lesquelles il a entamé son premier mandat présidentiel. La France caresse depuis 60 ans l'idée de rendre l'Europe plus indépendante. Il est clair que quelque chose doit être fait dans ce sens. Après l'élargissement de l'UE en 2004, la cacophonie au sein de cette organisation politique et administrative a commencé à pointer son nez. Cela se manifeste sous nos yeux, en particulier, avec le projet du sixième paquet de sanctions contre la Russie qui n'est, justement, pas soutenu par tous les pays de l'UE.

Cependant, pour ces mêmes observateurs la «Communauté politique européenne» proposée par Emmanuel Macron apparaît, pour le moment, comme un «OVNI politique» puisqu'on ne sait pas encore très bien quel sera le contenu spécifique de ce terme. Mais, ils attendent de voir à quoi ressemble le contenu de cet objet volant non identifié.

Olivier Renault 

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs 

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