21.04.2022
Cinq ans après, Emmanuel Macron et Marine le Pen se retrouvaient mercredi soir sur un plateau télévisé pour débattre de leurs projets politiques à quatre jours du second tour de la présidentielle 2022.
Déjà, selon un sondage réalisé par Elabe pour BFMTV et L'Express avec le partenaire SFR, le président sortant Emmanuel Macron a été jugé nettement plus convaincant que Marine Le Pen à l'issue du débat de l'entre-deux-tours: 59% des téléspectateurs le désignent comme vainqueur du débat, contre 39% pour la candidate d'extrême droite. Ce même sondage rapporte, cependant, que Marine Le Pen est «la plus proche des préoccupations des Français».
Macron, le plus arrogant. «Les téléspectateurs ont considéré que la candidate RN était la plus proche des préoccupations des Français à 37% (contre 34% pour le candidat LaREM), et comme celle pouvant changer le plus les choses (à 51% contre 29% pour son rival)», révèle un premier sondage réalisé par Elabe. Au contraire, Emmanuel Macron a été jugé le plus arrogant à 50% (contre 16% pour Marine Le Pen), même s’il a été considéré comme le candidat le plus dynamique par 49% des téléspectateurs (contre 31% pour Marine Le Pen). Le sondage étonne en affirmant que le président sortant a été vu comme le plus sincère à 36% (contre 34% pour Marine Le Pen). Rien que les affirmations du président sortant sur l'indépendance de la France sous son mandat faisaient sourire. En effet, la France est sous la coupe de l'Otan et de Bruxelles et n'est nullement un pays souverain et indépendant. Rien que l'affirmation, selon Emmanuel Macron, qu'avec Marine Le Pen, la France ne serait plus un Etat indépendant est une affirmation fausse et fait voler en mille morceaux le résultat du sondage présentant Emmanuel Macron comme le candidat le plus sincère. La position de Marine Le Pen sur Bruxelles et l'Otan permet, en effet, un retour à une souveraineté de la France dans le grand concert des nations. La volonté de Marine Le Pen d'en finir avec ce couple franco-allemand est une décision salutaire pour la politique française, mais aussi pour son économie et sa défense.
Le débat a duré près de trois heures, soit deux fois plus que prévu. Malgré les prolongations, le président sortant a clairement dominé la partie grâce à son art de manier le jeu théâtral. Marine Le Pen est apparue fatiguée, à bout de force face à son concurrent plus dynamique qui prenait un air de condescendance envers la candidate du RN, l'écoutant comme un médecin des beaux quartiers toisant sa patiente ou comme un directeur d'entreprise qui est en train de recruter un employé. Il ne faut pas s’arrêter à cette posture qui n’est que la façade d’un décor de théâtre car les arguments de Marine Le Pen tiennent la route et pouvaient faire mieux sauter la ligner de défense du président sortant. Marine Le Pen a réussi à montrer qu'il y a là encore deux visions sociales et politiques à choisir qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre. Sur la question des soignants licenciés car non vaccinés, Marine Le Pen a marqué des points surtout en déclarant que ce choix «n'était pas bien» ou sur le choix de placer le drapeau européen en avant devant le drapeau français en France, ce qui est bien un signe de soumission à l’UE.
Après trois heures d'échanges de coups, on peut dire qu'aucun des deux n'a réussi à corriger son image. Le Frexit caché de Marine Le Pen devrait continuer à en effrayer plus d'un, mais les Français voient bien que le Royaume-Uni avec son Brexit continue d’exister. Le fait qu'elle veuille interdire le voile en public pourrait faire peur aux nombreux musulmans du pays. Mais Emmanuel Macron obtient également une nette déduction de points en termes d'attitude. Parfois, il semblait tellement ennuyé ou perdu par son adversaire qu'il s'effondrait presque sur son bureau ou reposait sa tête à l'agonie. L'essentiel est qu'il a mis à nu son arrogance, son mépris, son rôle d'acteur dans son art d'employer la Chutzpah. Marine Le Pen n' a pas été très brillante ou énergique, mais elle a su montrer une position plus proche de l'intérêt des citoyens français et surtout de l'intérêt de la France en voulant lui redonner sa souveraineté à l'heure où en Europe un conflit a lieu et où la France a durant la pandémie reçu les ordres de la Commission européenne pour les vaccins et le passeport vaccinal.
Pierre Duval
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