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Quel est réellement l'état des forces de l'ordre de police avec la radicalisation si la gendarmerie compte une vingtaine de gendarmes radicalisés?
- Comme cela a été révélé, actuellement 15 policiers feraient l'objet d'une surveillance après avoir été détectés comme étant des islamistes radicaux. C'est quinze de trop, mais c'est surtout loin de refléter la réalité, d'abord parce qu'il y a des cas où les collègues de ces individus hésitent à les signaler comme expliqué précédemment de crainte de se retrouver eux-mêmes inquiétés, ensuite parce qu'il n'y a pas pour l'heure de textes permettant à l'administration policière d'évincer un fonctionnaire du seul fait qu'il présente des signes de radicalisation islamiste sans risquer un recours devant le tribunal administratif pour discrimination religieuse, enfin parce qu'il y a nécessairement, parmi ceux qui présentent un danger sérieux, un certain nombre d'entre eux qui font tout pour ne rien laisser transparaître. En tout état de cause, il faut que le législateur s'empare du problème, et donne les moyens juridiques d'évincer les policiers dont le comportement ne laisse aucun doute sur leur appartenance à un islam radical tel que celui qui est véhiculé en France par les salafistes et les Frères musulmans dont il serait temps par ailleurs de les considérer comme des organisations terroristes, en ce qu'ils véhiculent l'idéologie au nom de laquelle frappent ceux qui décident de passer à l'acte. Ce principe de précaution aurait du être appliqué dès le premier attentat perpétré sur notre sol. C'est pourquoi, lorsque j'entends le Premier ministre annoncer qu'il va resserrer les mailles du filets, j'ai envie de demander «quel filet?». Ce sentiment est grandement partagé dans nos rangs.
Qu'est-ce-que nous montre cette montée de la radicalisation dans les forces de police?
- C'est à mon sens un phénomène de société. Il parait inévitable, dès lors qu'on laisse se développer un islam radical et qu'on se contente de «surveiller» des mosquées salafistes dont les imams prouvent par leurs prêches qu'ils sont très loin de «l'islam des Lumières» évoqué par Gérard Collomb lorsqu'il était ministre de l'Intérieur https://twitter.com/SJallamion/status/918336731438608384 , qu'ils puissent recruter à tour de bras. Mickaël Harpon fréquentait depuis des années la mosquée salafiste de Gonesse, dont nous savons qu'un des imams était fiché FSPRT et qu'il aurait du être expulsé, sans que cela ne soit suivi d'effet. Quel genre de «signal fort» faut-il pour comprendre le lien qu'il y a entre ceux qui endoctrinent des individus et leur «radicalisation» permettant leur passage à l'acte? Nous ne résoudrons pas le problème sans nous attaquer à la racine du mal, c'est à dire à l'idéologie qu'il y a derrière chaque attentat et dont on nous dit qu'elle n'a aucun rapport. Cet aveuglement, nous le devons en grande partie aux personnalités politiques qui n'hésitent pas à s'afficher aux côtés d'islamistes sans comprendre où est le problème, comme ce fut encore le cas de Christophe Castaner lors de l'inauguration de l'institut de la Civilisation Musulmane à Lyon le 19 septembre malgré une vague d'indignation https://twitter.com/SJallamion/status/1180056325088251904 . L'islamisation de notre société n'est ni fantasme, ni une «théorie du complot», elle relève d'un projet qui devrait être naturellement contrecarré, mais dont nos dirigeants politiques s’accommodent manifestement.
Avez-vous des exemples de formes de radicalisation qui menacent réellement l'intérieur des forces de police?
- Au delà du drame de la Préfecture de police de Paris, qui aurait pu être évité si la frilosité de certains ne l'avaient pas emporté sur le principe de précaution, il convient de rappeler cette révélation ahurissante concernant la manière dont Larossi Aballa, le tueur du couple de policiers à Magnanville, aurait pu se procurer leur adresse. L'affaire a rapidement été étouffée sur le plan médiatique mais l'instruction est toujours en cours. A la lumière des récents événements, ils convient de s'interroger sur l'action de certains syndicats de police, qui manifestement privilégient le clientélisme en toutes circonstances, au point de défendre l'indéfendable. Je n'en dirai pas plus sur le sujet, mais vous invite à prendre connaissance de cet article paru dans l'Express le 09/04/2018. Par ailleurs il convient de rappeler deux cas qui ont défrayé la chronique en 2017, celui d'un ancien fiché FSPRT ayant été titularisé Gardien de la paix, et celui de l'inquiétant profil de Mamadou B., policier radicalisé partisan de DAECH, dont le profil a été révélé à l'administration policière par... la Justice. Tous ces «loupés» à répétition démontrent à quel point la menace au sein de l'administration policière est bien réelle.
Qu'est-ce-qu'il faut faire, en raison de la situation actuelle, pour restaurer les forces de police et de gendarmerie?
- Je ne dirais pas qu'il faut «restaurer» quoi que ce soit, juste remettre l'église au centre du village, si vous me passez l'expression, en faisant en sorte de nommer la menace et de la traiter à la source, ce qui ne risque pas d'arriver au vu des alliances que la France a noué avec les Etats qui promeuvent cet islam radical qui gangrène notre société, je parle bien entendu de l'Arabie saoudite et du Qatar. La raison d'Etat a ses raisons que la raison n'a pas...
En cas de guerre civile et avec cette radicalisation dans les forces de police qu'en sera-t-il de la sécurité du pays?
- Je ne sais pas comment répondre à cette question sans rappeler que le risque de «guerre civile» dépend d'abord de ce qu'on l'on appelle «guerre civile». Qu'en est-il lorsque dans des territoires perdus de la République les policiers ou les pompiers ne peuvent plus entrer sans être la cible d'attaques? Que dire des violences urbaines récurrentes que l'on tente d'apaiser en achetant la paix sociale, et en obtenant l’exact contraire? Quid de cette «partition» évoquée par François Hollande ou du «face à face» évoqué par Gérard Collomb? Rassurer la population et éviter la «panique» est semble-t-il la priorité de nos dirigeants qui savent pertinemment que des pans entiers de notre territoire sont devenus des poudrières, non pas des «zones de non droit», mais des «zones d'un autre droit», où la charia s'applique déjà en partie, faute de pouvoir faire appliquer les Lois de la République. Une guerre civile? Je dirais plutôt une reconquête, à condition de le vouloir, et de s'en donner les moyens, avant que le rapport de force ne bascule définitivement du côté de l'ennemi.