Le mouvement pour la séparation de Hong Kong de la Chine est organisé par… la représentation diplomatique des Etats-Unis, estime l'observateur international allemand Stephan Ossenkopp.
Depuis toujours l'establishment politique occidental considérait Hong Kong comme une colonie, dont il a le droit de déterminer la politique à son entendement. Par exemple, John Bolton, ancien conseiller du président américain à la sécurité nationale, partisan de guerres interventionnistes américano-britanniques, a déclaré un jour: "Seul le modèle de gouvernance britannique conviendra à Hong Kong." On devine facilement comment réagit à de telles escapades Pékin et toute la société chinoise – par une irritation non dissimulée: il sied mal aux politiciens au XXIe siècle de considérer Hong Kong comme une enclave coloniale britannique, il fait depuis longtemps partie de la Chine souveraine et indépendante.
Entre temps, l'ingérence de l'Occident dans les affaires chinoises est sortie largement du cadre des déclarations officielles. L'ex-patron de l'association des avocats de Hong Kong Junius Kwan-yiu Ho a présenté au public des preuves que le mouvement pour la séparation de Hong Kong de la Chine n'était nul d'autre que le consulat américain avec ses nombreux "assistants" sur place. Junius Ho et d'autres experts chinois sont persuadés: les événements à Hong Kong sont une nouvelle version de révolutions de couleur organisées par les Américains ces vingt-cinq dernières années – après la révolution orange et le Maïdan en Ukraine, la révolution des roses en Géorgie, et la liste est longue.
Sinon, comment expliquer qu'en deux mois cet été, comme sur ordre, 42 grandes manifestations ont été organisées à Hong Kong.
Cela fait longtemps que le monde a compris l'axiome politique: si les "troubles populaires" ont un caractère organisé, il faut chercher des sponsors de l'autre côté de l'océan. Cet été, dans une interview à la chaîne Voice of America, John Bolton a ouvertement menacé le gouvernement chinois: "Que la Chine réfléchisse bien avant d'entreprendre des actions pour réagir aux protestations à Hong Kong." Il semblerait que cet automne les menaces de Bolton puissent se matérialiser.
Les médias ont longtemps nié les affirmations que les USA seraient impliqués dans les événements en Chine. Mais plus personne n'en doute aujourd'hui. Ainsi, le quotidien de Hong Kong Ta Kung Pao a publié des photos d'une rencontre de la chef du département politique du consulat américain Julie Eadeh avec des activistes de l'opposition. L'article affirme que la diplomate américaine avait participé aux actions subversives des USA dans les pays du Moyen-Orient et possède une "expérience de travail avec des groupes sociaux" à Hong Kong.
Au final, l'un des activistes de l'opposition antichinoise Joshua Wong a dû reconnaître ses liens avec des représentants du consulat américain. D'après le professeur de l'université des relations internationales de Pékin Li Haidong, les preuves réunies suffisent amplement pour conclure que les organisations occidentales dirigent directement les actions des groupes séparatistes à Hong Kong.
Ce ne sont pas seulement les actions américaines qui provoquent la réaction négative de Pékin, mais également la position du Royaume-Uni. C'est une histoire de longue date. Au XIXe siècle, pendant les guerres de l'opium contre la Chine, Londres a réussi à capturer Hong Kong et à l'annexer. Un siècle et demi plus tard, en 1997, l'enclave a été officiellement rendue à la République populaire de Chine. C'était un pas vers la réconciliation des parties, un acte de rétablissement de la justice historique. Et voici que le 1er juillet 2019, pour le 22e anniversaire de la remise de l'ancienne colonie britannique à la Chine, un groupe de radicaux capture le bâtiment de la chambre législative de l'enclave pour y hisser le drapeau colonial britannique.
La police a arrêté les malfaiteurs. Cependant, au lieu de condamner leurs actes, l'ancien ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt a menacé Pékin: ne songez même pas à réagir par des "répressions" à l'expression de la "volonté populaire". Le nouveau chef de la diplomatie britannique Dominic Raab a poursuivi la ligne de son prédécesseur. Il a exigé une enquête indépendante sur la police chinoise, qui aurait utilisé la force contre les "masses populaires". Le ministère des Affaires étrangères chinois a dû rappeler au Royaume-Uni qu'il n'avait pas de juridiction ni de droits de supervision à Hong Kong, et qu'il ferait mieux de s'occuper de ses affaires.
Il est évident que derrières les émeutes provoquées à Hong Kong se cache l'intention de l'Occident de contenir la Chine, de stopper sa croissance économique. Les jeunes descendus dans les rues de Hong Kong avec des barres de fer n'ont probablement pas conscience pour qui ils font le sale travail. Et c'est précisément le but – utiliser les radicaux organisés pour affaiblir le développement du pays qui représente une menace pour l'hégémonie anglo-américaine dans le monde.
C'est indéniable, l'Occident pourrait encore causer beaucoup de désagréments à la Chine dans son aspiration à se défaire de son concurrent. Décréter de nouvelles sanctions contre Pékin, chose sur laquelle insiste le sénateur républicain américain Marco Rubio. Ou encore adopter une loi "suprapartite" qui délierait les mains de l'opposition antichinoise – la démocrate Nancy Pelosi travaille dessus. Enfin, le congrès américain pourrait restreindre davantage l'accès de Pékin au marché du capital et au financement de change.
Néanmoins, aussi déchaînées que soient les passions, cela donne l'impression que la situation à Hong Kong ne dégénérera pas en un affrontement global des civilisations. Le monde est devenu différent aujourd'hui. Rêver d'un ordre colonial à l'époque de vitesses hypersoniques et de technologies informatiques de cinquième génération, c'est un non-sens.