L’incendie de l’usine Lubrizol, un acte terroriste?
Le jeudi 26 septembre des explosions ont secoué la ville de Rouen. L’usine Lubrizol, classée Sevezo, située sur la rive gauche de Rouen, qui produisait des additifs d'huile, a été détruite. Une fumée de 22 kilomètres de long et six de large a envahi le ciel. Le gouvernement français a minimisé l’incident. Les média ont même parlé d’une fumée mais pas dangereuse. Pourtant la population a constaté une pluie d’hydrocarbure et les habitants ont eu des maux de tête. Les journalistes de la station de France 3 de Rouen ont été évacués et ils portaient des masques donnés par leur direction pour respirer. Des poissons sont morts par milliers dans des rivières. Le PDG de l’entreprise de produits chimiques se montre étonné de l'origine de l'incendie laissant place à l'hypothèse d'une action terroriste ou criminelle.
Les habitants de Rouen ont eu la gorge qui brûle et vu des taches d'huile noires sur leur voiture, sur le sol de la rue, dans leur jardin (chaises et tables), sur leurs légumes et dans des réservoirs d'eau. Des plaques d’hydrocarbures sont apparues sur la Seine. Dans une conférence de presse ce samedi 28 septembre, le préfet de Seine-Maritime/Normandie, Pierre-André Durand, a parlé de la qualité de l’air dans l’agglomération de Rouen «nous sommes à un état habituel de la qualité de l'air» alors que la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, en visite à Rouen a déclaré «la ville est clairement polluée». 240 sapeurs-pompiers ont travaillé pour éteindre l'incendie qui a, selon le préfet de Seine-Maritime/Normandie «pu toucher 112 communes du département». La production agricole est touchée et les produits ne doivent pas être destinés à la vente. «Les productions végétales non récoltées ne devront pas l’être», a annoncé Pierre-André Durand. «Le lait, les oeufs, le miel collectés depuis le 26 septembre sont consignés car ces produits font l’objet d’un gel conservatoire dans l’attente des résultats d’analyses en cours a expliqué le préfet en envisageant d'indemniser les personnes touchées «des indemnisations au cas où...». Le préfet a indiqué qu’il est «recommandé de ne pas consommer les produits touchés. Les autres produits peuvent être consommés après avoir été lavés et/ou épluchés», toujours selon le préfet. Les résultats d’analyses de risque de pollution indiquent une qualité de l’air normale alors que les concentrations en particules fines sont parvenues jusqu’en Wallonie.
Le PDG de l’entreprise Lubrizol, Frédéric Henry, interrogé par Europe1 et relaté par Le Parisien déclare le 28 septembre «s’interroger sur l’origine de l’incendie» survenu selon lui à un endroit du site «où il n’y a pas d’activité » en pleine nuit. «Il n’accuse pas franchement, mais n’est pas loin de crier au complot» écrit Le Parisien introduisant l'hypothèse de l'acte terroriste. Dès la déclaration de l'incendie une enquête avait été ouverte du chef «de destructions involontaires par l’effet d’une explosion ou d’un incendie» avait indiqué le parquet en signalant que «la qualification était susceptible d’évoluer au gré des investigations». «Je n’aurais jamais pensé qu’on puisse avoir un tel incendie dans des locaux comme ceux-ci», a déclaré Frédéric Henry, interrogé samedi matin sur Europe1. Frédéric Henry rappelle que l’incendie a pris au niveau d’un bâtiment «de stockage de fûts». De fait, les flammes ont embrasé «un endroit où rien ne se passe normalement, où il n’y a pas d’activité à proprement parler».«Il ne faut rien écarter», Je ne peux pas savoir à ce jour exactement à quel endroit le feu a démarré», poursuit-il sur l’antenne d'Europe1. «Mais on peut penser quand même qu’il a démarré à proximité d’une clôture qui nous sépare d’un voisin. Je suis très étonné de voir un incendie qui démarre comme ça, en pleine nuit, à un endroit où il n’y a personne. Cela m’interroge vraiment, je n’arrive pas à comprendre pourquoi. Il ne faut rien écarter, mais c’est très étonnant», relate Le Parisien. Alors que le PDG de Lubrizol faisait part de ses doutes sur l'origine d'un feu incidentel, le parquet de Rouen a annoncé le 28 septembre, que l'enquête judiciaire diligentée après l'incendie le 26 septembre de l'usine chimique Lubrizol, classée Seveso, avait été élargie au chef de «mise en danger d'autrui». Le parquet a précisé que la cause de l’incendie n’était pas encore connue. «C'est l’Institut de Recherche Criminelle de la gendarmerie nationale qui mène l'enquête au moyen de drones» dit le parquet tout en rajoutant que «que la cause de l’incendie n’était pas encore connue».