Cela fait longtemps que les Etats-Unis attisent la flamme d'instabilité au Moyen-Orient. Dans la liste de leurs invasions figurent l'Afghanistan, l'Irak, le Yémen, la Syrie, et l'Iran pourrait être le prochain sur cette liste.
Washington trouve toujours des prétextes pour de telles actions de force. En l'occurrence, l'attaque du 14 septembre contre deux raffineries saoudiennes de Saudi Aramco.
Le chef du Commandement central des forces armées américaines pour le Moyen-Orient s'est empressé de demander au Pentagone l'envoi dans cette région déjà tumultueuse des effectifs supplémentaires, y compris l'aviation et la marine, ainsi que le système mobile de défense antiaérienne très efficace THAAD capable d'intercepter des missiles à grande altitude en phase finale de leur trajectoire. Les systèmes ABM américains SM-3 et Patriot fournis à certains alliés régionaux de Washington possèdent déjà un grand potentiel dans cette région, mais, comme l'a montré la pratique, il est loin d'être efficace.
Le secrétaire à la Défense américain Mark Esper a reconnu lors d'une conférence de presse, le 20 septembre 2019, que le Pentagone disposait d'une "présence militaire imposante dans la région" et qu'il avait "plusieurs options militaires" pour réagir "si besoin". Le président américain Donald Trump a reconnu publiquement que les autorités militaro-politiques américaines étudiaient jusqu'à 15 grands sites sur le territoire iranien pour une frappe potentielle.
Le 12e groupe aéroporté américain se trouve déjà en mer d'Arabie avec le porte-avions Abraham Lincoln et des navires d'accompagnement - un croiseur et plusieurs destroyers dotés de missiles guidés. De plus, les USA ont annoncé l'envoi dans la région des effectifs supplémentaires, dont le nombre n'a pas été encore déterminé, selon le général Joseph Dunford, président du Comité des chefs d'état-major.
Suite aux événements du 14 septembre, Washington a l'intention de créer parallèlement une coalition militaire comprenant des Etats alliés et amis pour "contrôler la situation" au Moyen-Orient, similaire à celle qui a été formée contre l'Afghanistan, l'Irak et la Syrie. Pour l'instant, seulement cinq pays y ont adhéré: l'Australie, Bahreïn, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis.
La désignation de l'Iran en tant que responsable de l'attaque contre les raffineries saoudiennes par les USA et l'Arabie saoudite, avant même que l'enquête sur l'incident ne se termine, montre que cette circonstance est utilisée par la Maison blanche et les alliés américains en tant que prétexte pour renverser le gouvernement iranien.
Pendant ce temps, les autorités militaro-politiques iraniennes ont averti les agresseurs potentiels qu'elles engageraient une "guerre totale" s'ils osaient lancer une attaque contre le territoire iranien. Compte tenu de l'échec de facto de l'accord sur le nucléaire iranien à l'initiative des USA et du durcissement par ces derniers des sanctions contre l'Iran, Téhéran a annoncé le maintien à part entière de son programme national de développement de missiles balistiques. La démonstration du missile Khoramshahr de moyenne portée (plus de 2.000 km) lors du défilé militaire du 22 septembre dans la capitale iranienne témoigne de résultats notables dans ce domaine.
Les alliés américains de l'Otan, ainsi que les pays du Golfe expriment de sérieuses craintes concernant un éventuel lancement d'opérations militaires par la coalition occidentale contre l'Iran au vu des risques pour leur sécurité et les intérêts commerciaux et économiques dans la région, notamment le transport maritime de pétrole et de différentes marchandises, où se trouvent les trois principaux détroits, à savoir le canal de Suez, le détroit de Bab-el-Mandeb et le détroit d'Ormuz.
Bien évidemment, toute activité militaire, même limitée, des Etats-Unis et de leurs alliés au Moyen-Orient entraînerait un grave conflit sanglant impactant les intérêts d'un grand nombre de pays.