23.08.2022
Suite au retrait désormais complet de la présence militaire française du Mali, les défis demeurent dans un contexte où l’ancienne métropole coloniale et d’autres régimes occidentaux ne comptent pas relâcher la pression sur le pays, devenu un exemple supplémentaire d’une orientation panafricaniste et pro-multipolaire.
Après neuf ans de présence militaire au Mali, via l’opération Serval puis Barkhane, les derniers militaires français ont quitté le sol malien via la frontière nigérienne. Si beaucoup de Maliens et de nombreux autres citoyens africains ont accueilli très favorablement cette nouvelle, pour autant il est à croire que l’establishment élyséen et occidental ne va lâcher prise et continuera de mettre le maximum de pression sur les autorités maliennes.
Il faut effectivement rappeler que ce retrait s’est effectué à une période d’une montée sans précédent des sentiments anti-occidentaux sur le continent africain, bien qu’il soit important de rajouter que ce rejet de l’Occident ne se traduit pas, à la différence marquante de certains régimes atlantistes d’Europe de l’Est à l’encontre de leurs voisins – par une quelconque haine vis-à-vis des ressortissants de pays occidentaux. Sagesse malienne et africaine oblige.
Cela se déroule également alors que le Mali a saisi l’ONU et accusé la France de soutenir les terroristes. Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop avait notamment indiqué que le Gouvernement du Mali dispose de plusieurs éléments de preuve que les violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel, ainsi que dans l’objectif de leur larguer des armes et des munitions.
Dans cette optique, il est fortement à croire que les tentatives de déstabilisation par Paris et d’autres capitales occidentales du Mali ne s’arrêteront pas dans un avenir proche, malgré leur échec flagrant dans la prétendue lutte antiterroriste et dans leurs multiples tentatives de faire tomber un pouvoir légitime, soutenu par une large majorité de citoyens maliens.
En ce sens, le cas de la République centrafricaine devrait simplement nous rappeler qu’avant que le pays retrouve une relative stabilité, en faisant asseoir l’autorité de l’Etat sur l’écrasante partie du territoire national, le pays a dû faire face à d’innombrables défis posés par l’ancien colonisateur, en association avec d’autres régimes occidentaux. Le combat ne fut pas facile, mais il fut remporté par le pouvoir et le peuple de Centrafrique grâce à la détermination conjointe et aux choix stratégiques qui se sont avérés être justes.
Le Mali doit donc être préparé à un scénario similaire en ce qui le concerne. A savoir poursuivre la lutte antiterroriste de manière efficace et déterminée, maintenir l’orientation panafricaine de sa politique régionale et continentale et renforcer les alliances avec les principaux défenseurs de l’axe multipolaire international, dont le Mali fait désormais intégralement partie.
Il est évident qu’après les échecs de déstabilisation néocoloniale en Syrie, Venezuela, Iran, Cuba, Biélorussie, Kazakhstan, Burundi ou encore en RCA – l’hystérie atlantiste occidentale semble même dépasser le summum du possible. Et connaissant cela, les autorités comme la population du Mali – resteront dans le viseur des nostalgiques de l’ère unipolaire. Et ce jusqu’à la défaite des dits nostalgiques.
Il peut paraître paradoxal, surtout pour les esprits naïfs, que l’Occident rime avec terrorisme, pourtant cela n’est pratiquement plus à démontrer. Les soutiens aux terroristes en Syrie, aux groupes armés en Centrafrique, les actions conjointes avec les éléments salafistes dans la Libye tantôt prospère de Mouammar Kadhafi ou encore l’alliance avec de purs représentants néonazis comme c’est le cas en Ukraine – prouvent parfaitement qu’une bête blessée et vivant l’agonie aura de moins en moins de tabou à montrer son véritable visage.
Les Maliens semblent être prêts à faire face à ces défis. Et avec eux des millions et des millions d’autres peuples africains. Effectivement et après la RCA, le Mali confirme son statut de grande source d’inspiration pour l’Afrique dans son ensemble. Et cela – les fameux «analystes» occidentaux ne l’avaient pas prévu.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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