22.08.2022
L'Union européenne se prépare à lancer en 2023 une offensive diplomatique et commerciale dans les pays d'Amérique latine pour tenter de faire face à l'influence de la Chine et de la Russie dans la région. C'est ce qu'indique un document préparé par le Service européen pour l'action extérieure (SEAE).
Ce document, envoyé aux ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'UE, est relayé par le quotidien El Pais.
D'après le texte, la Chine est le premier ou deuxième partenaire commercial des pays d'Amérique latine et des Caraïbes, supplantant l'Union européenne et devançant les États-Unis dans plusieurs pays. Tandis que la Russie renforce progressivement son influence politique dans la région.
Bruxelles est préoccupé par la hausse de l'influence de la Russie et de la Chine en Amérique latine. El Pais écrit que l'UE négligeait ses relations avec cette région pendant presqu'une décennie, se concentrant sur d'autres problèmes. Sachant qu'entre 2000 et 2020 les investissements de la Chine en Amérique latine ont été multipliés par 26.
L'Union européenne tentera de réduire l'écart grandissant avec l'Amérique latine grâce au renforcement de l'intensité des contacts, qui aura pour point culminant un sommet sous la présidence espagnole au Conseil de l'UE au second semestre 2023.
Le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell s'est fixé pour objectif au début de son mandat de rétablir la présence et l'influence de l'UE en Amérique latine, mais la pandémie de coronavirus a empêché d'établir des liens plus étroits, écrit le quotidien. L'invasion russe en Ukraine a montré que de nombreux pays latino-américains ne partageaient pas la réaction européenne aux évènements.
Le document stipule que dans cette région il existe un risque réel de protestation sociale et de déstabilisation politique. Bruxelles ressent déjà la concurrence de Pékin et de Moscou dans la recherche du soutien de la région au sein des structures multilatérales. L'Europe a besoin systématiquement de promouvoir son engagement multilatéral avec les pays d'Amérique latine et des Caraïbes à cause du renforcement de la concurrence de la Chine, de la Russie et d'autres pays, note l'article.
Bruxelles étudie la possibilité d'un paquet d'investissements qui pourrait réunir 8 milliards d'euros grâce au capital public et privé et aux prêts. Le SEAE souligne que la Bolivie, l'Argentine et le Chili abritent ensemble 60% de toutes les réserves de lithium de la planète, alors que le Venezuela, l'Argentine et le Brésil disposent d'importantes réserves de pétrole et de gaz, ce qui est important vu la crise gazière entre l'Europe et la Russie.
Alexandre Lemoine
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