Le plus haut responsable de l'UE a affronté le Premier ministre polonais ce matin.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a affirmé ce mardi 19 octobre qu'une décision récente de la Cour constitutionnelle de la Pologne contestant la suprématie des lois de l'UE constitue une menace pour les fondations du bloc et ne restera pas sans réponse.
S'adressant aux législateurs de l'UE à Strasbourg, la présidente de la Commission européenne s'est déclarée profondément préoccupée par la décision, qui, selon elle, constitue «un défi direct à l'unité de l'UE» et sape la protection de l'indépendance judiciaire.
«L'état de droit est le ciment qui unit notre Union», a déclaré von der Leyen.
La présidente de la Commission européenne a twetté: «[La Commission européenne] évalue attentivement la récente décision de la Cour constitutionnelle polonaise. Mais je peux déjà dire: je suis profondément inquiet. Cet arrêt remet en cause les fondements de l'UE. C'est un défi direct à l'unité de l'ordre juridique européen».
Dans un autre tweet , elle a lancé un ultimatum à la Pologne: «Cette situation doit être résolue. Nous voulons une Pologne forte dans une Europe unie. Sans le peuple polonais, notre voie européenne aurait été différente. Pologne, ta place est et sera toujours au cœur de l'Europe!»
Les relations entre la Pologne et l'UE ont atteint un nouveau creux au début du mois après que le tribunal polonais a statué que les lois polonaises avaient préséance sur celles de l'UE avec les 27 nations, auquel la Pologne a adhéré en 2004, exacerbant les tensions persistantes sur les normes démocratiques entre les nationalistes de droite du pays et les institutions bruxelloises. Observateur Continental expliquait que «la Pologne veut réécrire le Traité sur l'Union européenne».
La scission a atteint son paroxysme lors de la séance plénière du Parlement européen de mardi, où le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a défendu la position de son pays selon laquelle la loi suprême de la Pologne est la constitution du pays et qui se situe au-dessus de toute autre loi, précise l’AP.
Mateusz Morawiecki a, cependant, insisté sur le fait que la Pologne respecte les traités de l'UE et a rejeté les commentaires des opposants au gouvernement nationaliste polonais [PiS] qui craignent que la décision de la Cour n'ait mis le pays sur la voie d'un éventuel «Polexit» ou d'une sortie de l'UE à 27 pays.