A l'occasion de la présentation du nouvel emblème des aviateurs, la ministre des Armées Florence Parly a souligné sur la base aérienne de Villacoublay, proche de Paris, que «votre tâche est d'accompagner la montée en puissance de la France dans cette nouvelle dimension, dans ce nouveau champ de conflictualité» qu'est l'espace.
Le logo montre oujours un épervier stylisé mais qui survole une courbe évoquant la sphère terrestre.
Le chef d'état-major de l'armée de l'Air, le général Philippe Lavigne, a déclaré que «la tâche qui nous est confiée nous oblige: il s'agit de garantir la liberté d'accès et d'action dans l'espace, par une meilleure connaissance de ce qui s'y passe et une capacité de réponse face aux menaces émergentes».
Le patron du Commandement de l'espace, le général Michel Friedling, a expliqué qu' «en 2019, Paris s'est doté d'un nouveau commandement de l'Espace, chargé de renforcer les capacités françaises de surveillance de l'espace et d'investir dans des capacités offensives pour pouvoir riposter en cas de menace. Une réaction nécessaire, à l'heure où l'espace est «un domaine où vous avez de plus en plus d'acteurs, étatiques et privés, ainsi que des menaces qui s'accroissent».
Il explique qu' «en dix ans, le paysage spatial a totalement changé», que «le montant global des dépenses a été multiplié par deux, passant de 36 à plus de 80 milliards de dollars et les investissements militaires sont passés de 17 à 30 mds dans l'espace» et rappelé que «le nombre de pays qui mettent en oeuvre des satellites est passé de 30 à plus de 70».
Il a fait aussi valoir qu'«on voit des objets aujourd'hui qui ne sont plus prédictifs, mais qui sont maintenant mobiles dans l'espace, qui changent de plan orbital, d'altitude et que vous trouvez à des endroits où vous ne les attendiez pas auparavant, et qui se rapprochent d'autres satellites, à quelques dizaines de mètres».
Le général Friedling rajoute que «notre stratégie est une logique de découragement», qu' «il s'agit de dire que nous exercerons un droit de légitime défense», à l'aide de techniques de brouillage, ou encore de «lasers de puissance pour neutraliser ou aveugler un satellite hostile», mais en respectant «une ligne rouge: ne générer aucun débris de longue durée».
Dans l'ensemble, Paris souhaite investir 4,3 milliards d'euros dans le spatial militaire d'ici 2025, dont 3,6 milliards d'euros pour le renouvellement complet des capacités satellitaires françaises.