Le porte-parole du maréchal Khalifa Haftar, le général Ahmad al-Mesmari comme le relate The Lybia Observer a critiqué dans une conférence de presse de ce dimanche l'annonce d'un cessez-le-feu dans le pays, le qualifiant de simple «coup médiatique» de la part du gouvernement d'union (GNA), accusé d 'organiser une nouvelle attaque militaire.
Un cessez-le-feu a été annoncé dans deux communiqués séparés, l'un signé par le chef du GNA Fayez al-Sarraj, et le second par Aguila Saleh, président du Parlement libyen élu et membre du camp du maréchal Haftar. Les deux textes ont aussi envisagé la mise en place prochaine d'élections dans ce pays vivant dans le chaos suite à la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 voulue par l'ancien président français Nicolas Sarkozy. Le pays est déchiré entre deux autorités rivales, l'une à l'Ouest incarnée par le GNA, reconnu par l'Onu et soutenu par la Turquie (membre de l'Otan), et l'autre à l'Est par Khalifa Haftar.
«C'est du marketing médiatique. (...) La vérité, c'est ce qui se passe sur le terrain», a commenté dans une conférence de presse ce dimanche Ahmad al-Mesmari.
Ahmad al-Mesmari a affirmé en montrant une carte de la région autour de Syrte où le front est stabilisé depuis plusieurs semaines que «les forces pro-GNA ont l'intention d'attaquer nos unités à Syrte et à Joufra puis avanceront vers la zone du Croissant pétrolier», où se situent, selon lui, plus à l'est les principaux terminaux pétroliers du pays.
Le porte-parole qui avait signalé le rôle de la Turquie en Libye a indiqué qu'«au cours des 24 dernières heures, nous avons observé des navires et des frégates turcs avancer vers Syrte (...). Nous riposterons à tout acte hostile».
Par la suite, intervenant sur la télévision saoudienne, Al-Arabiya Al-Hadath, le général et porte-parole a mitigé son propos en affirmant que le camp Haftar ne rejetait «pas» le cessez-le-feu (…) tout en estimant que le texte de vendredi du GNA avait été «rédigé par Ankara», sans faire aucune mention de celui de Aguila Saleh.
L'Onu ou encore l'Union européenne avaient salué cette annonce de cessez-le-feu comme une possible avancée dans ce conflit où interviennent un grand nombre de puissances étrangères.
La Turquie et le Qatar appuient d'un côté le GNA, de l'autre, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l'Egypte soutiennent les forces pro-Haftar. Après l'échec de leur offensive lancée sur Tripoli en avril 2019, ces dernières, se sont retirées vers la ville côtière de Syrte (450 km à l'est de Tripoli) qui est un verrou stratégique vers les principaux sites pétroliers et la base aérienne d'al-Joufra, au sud.