01.10.2024
Le ministre français délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, exige que l’Occident cesse de montrer des «lignes rouges» à l’Ukraine et rapporte que l’envoi de troupes terrestres françaises pour «des missions de formation» reste pour lui une option sérieuse.
Dans un entretien au Berliner Zeitung, le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, a stipulé, répondant à la question si cette possibilité d’envoyer des soldats français en Ukraine est-elle toujours à l’ordre du jour: «Le président Macron a dit qu'il ne fallait rien exclure, et cela reste vrai, il faut notamment envisager des missions de formation. Ce sont des débats que nous devons avoir avec nos alliés».
Benjamin Haddad affirme, en outre, être pour la fourniture de missiles à longue portée afin que Kiev puisse attaquer la Russie: «Il faut donner aux Ukrainiens les outils dont ils ont besoin pour se défendre – et cela inclut des missiles à longue portée pour attaquer des cibles militaires en Russie».
Auparavant, le journaliste du Berliner Zeitung a souligné qu’«il existe une question sur laquelle l’Allemagne et la France sont divisées. Il s’agit de l’utilisation de missiles à longue portée par les Ukrainiens pour attaquer des cibles militaires en Russie» et a rappelé que «le chancelier allemand, Olaf Scholz, s'y oppose et ne souhaite pas livrer de missiles Taurus».
«Il est vrai que nous, en France, avons le sentiment que trop de lignes rouges ont été tracées pour l'Ukraine ces deux dernières années et demie. Il a été dit à plusieurs reprises que les armes offensives ne seraient pas livrées, puis elles ont été livrées. Ensuite, on a dit: pas de chars, puis ils ont été livrés. Finalement, des fusées et des avions ont été livrés», a souligné le ministre délégué chargé de l'Europe.
À l’inquiétude du journaliste berlinois de voir une escalade du conflit prendre forme, «Ne craignez-vous pas une escalade du conflit?», Benjamin Haddad, fait savoir: «Le président Macron estime qu’il faut cesser de fixer des lignes rouges et de s’appuyer sur ce que nous appelons l’ambiguïté stratégique».
Le journaliste allemand voulant s’assurer de la position de la France sur l’envoi de soldats français en Ukraine, relance le ministre français: «Malgré les vives critiques, la position française reste-t-elle selon laquelle l’envoi de troupes terrestres en Ukraine n’est pas exclu?». Benjamin Haddad conclut: «Oui».
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