12.06.2023
Les États investissent dans les arsenaux nucléaires alors que les relations géopolitiques se détériorent.
Les puissances nucléaires augmentent le nombre d'ogives nucléaires déployées dans le contexte du conflit russo-ukrainien, a déclaré l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI).
«Sur l'inventaire mondial total d'environ 12.512 ogives en janvier 2023, environ 9576 se trouvaient dans des stocks militaires pour une utilisation potentielle, soit 86 de plus qu'en janvier 2022. Parmi celles-ci, environ 3844 ogives ont été déployées avec des missiles et des avions, et environ 2000 - dont presque toutes appartenaient à la Russie ou aux États-Unis - ont été maintenues dans un état d'alerte opérationnelle élevée, ce qui signifie qu'elles étaient montées sur des missiles ou détenues dans des bases aériennes accueillant des bombardiers nucléaires», précise SIPRI.
La Russie et les États-Unis possèdent ensemble près de 90% de toutes les armes nucléaires. La taille de leurs arsenaux nucléaires respectifs (c'est-à-dire les ogives utilisables) semble être restée relativement stable en 2022, bien que la transparence concernant les forces nucléaires ait diminué dans les deux pays à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, tient à faire savoir l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.
Les États-Unis ont aussi refusé de divulguer au public des informations concernant leurs forces nucléaires en 2022, ce qu'ils -comme le Royaume-Uni- avaient fait les années précédentes.
«La plupart des États dotés d'armes nucléaires durcissent leur rhétorique sur l'importance des armes nucléaires, et certains émettent même des menaces explicites ou implicites sur leur utilisation potentielle», a déclaré Matt Korda, chercheur associé au programme d'armes de destruction massive du SIPRI et chercheur principal associé au projet d'information nucléaire FAS. Cette concurrence nucléaire élevée a considérablement augmenté le risque que des armes nucléaires soient utilisées dans la colère pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale».
«Nous glissons vers l'une des périodes les plus dangereuses de l'histoire de l'humanité», avertit Dan Smith, directeur du SIPRI. «Il est impératif que les gouvernements du monde trouvent des moyens de coopérer afin de calmer les tensions géopolitiques, de ralentir la course aux armements et de faire face aux conséquences aggravées de la dégradation de l'environnement et de l'augmentation de la faim dans le monde», a-t-il martélé.
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