Ce mercredi 28 avril au matin, sept anciens membres des Brigades rouges italiennes, condamnés en Italie pour des actes de terrorisme commis dans les années 70-80, ont été interpellés en France à la demande de l'Italie, a annoncé l'Elysée, précisant que trois autres sont recherchés, sur décision d'Emmanuel Macron. Ces cinq hommes et deux femmes ont notamment été condamnés pour des assassinats.
La décision de transmettre au Parquet ces dix noms, sur «des demandes italiennes qui portaient à l'origine sur 200 individus», «a été prise par le président et s'inscrit strictement dans la ''doctrine Mitterrand''» d'accorder l'asile aux ex-brigadistes sauf pour les crimes de sang, a précisé l'Elysée.
L'extradition d'activistes d'extrême-gauche venus se réfugier en France après les «années de plomb», marquées par des attentats et des violences des Brigades rouges surtout entre 1968 et 1982, est une demande de l'Italie depuis des années, à laquelle la France n'avait quasiment jamais accédé.
Cinq hommes et deux femmes, tous anciens membres des Brigades rouges, ont été arrêtés.
Comme indiqué par France Bleu, on a, notamment, Marina Petrella, 66 ans, condamnée à la prison à vie et à qui la France a accordé l'asile politique. (Le président Nicolas Sarkozy s'était opposé en 2008 à son extradition, autorisée par la justice, en raison de son état de santé), Roberta Capelli, recherchée «pour l'exécution d'une peine d'emprisonnement à perpétuité pour meurtre aggravé et trois attentats terroristes commis à Rome entre 1979 et 1982».
Parmi les hommes, on a Sergio Tornaghi, aussi recherché pour «l'exécution d'une peine de réclusion à perpétuité pour attentat terroriste commis le 12 novembre 1980».
Maître Irène Terrel, l'avocate de cinq de ces sept anciens brigadistes arrêtés, dont Marina Petrella, cité par France Bleu, a dénoncé, ce mercredi, une «trahison innommable de la France»: «Je suis indignée et je n'ai pas les mots pour décrire cette opération qui s'apparente à une mini-rafle». Elle a rajouté que «depuis les années 1980, ces gens-là sont sous la protection de la France, ils ont refait leur vie ici depuis 30 ans, sont installés au vu et au su de tous, avec leurs enfants, leurs petits-enfants... et au petit matin, on vient les chercher, 40 ans après les faits?». Elle a conclu en décidant de contester ces procédures d'extradition: «C'est innommable et irrecevable en droit».