Emmanuel Macron a approuvé jeudi soir, durant une vidéoconférence avec des pédopsychiatres, la mise en place avant l'été d'«Assises de la psychiatrie et de la santé mentale», avec un axe dédié à l'enfance pour améliorer l'accès aux soins pédopsychiatriques, a annoncé l'Elysée.
Le président français a, notamment, «approuvé le remboursement des soins de psychologues en libéral, notamment pour les enfants, afin de le rendre accessible au plus grand nombre» en souhaitant également que soient abordés au cours de ces Assises les sujets de tarification et le renforcement de la médecine scolaire. En outre, Emmanuel Macron a approuvé le lancement au printemps d'une enquête nationale sur la santé mentale des jeunes et des enfants, qui sera conduite par Santé Publique France.
Les experts ont évoqué la hausse continue du nombre d'enfants souffrant de troubles depuis quelques années. La crise et les confinements ont détérioré la situation expliquant des hausses massives d'hospitalisations pour troubles de l'humeur, troubles alimentaires ou encore comportements anxieux, avec des augmentations allant de 50% à plus de 100% en comparaison à 2019. Les tentatives de suicides chez les jeunes de moins de 16 ans ont aussi monté. En particulier, les adolescents et les étudiants sont touchés par cette dégradation de la santé mentale.
Quatre psychiatres et une psychanalyste réputés avaient appelé le gouvernement début décembre à «passer à l'action» de manière urgente pour que tous les Français qui le nécessitent puissent obtenir des soins psychiatriques, alors que la crise sanitaire augmente les besoins.
Les psychiatres Rachel Bocher, Serge Hefez, Marion Leboyer et Marie-Rose Moro, et la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury avaient alerté que «la troisième vague psychiatrique est là». Ils remâchaient les mots d'Olivier Véran, ministre de la Santé, qui avait assuré le 18 novembre que le gouvernement voulait «à tout prix éviter une troisième vague, celle de la santé mentale». Les psychologues libéraux ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale à part dans quatre départements (Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Landes, Morbihan) où une expérimentation a lieu depuis plus de deux ans.