La présidente du RN justifie de revenir devant les électeurs en demandant la dissolution de l'Assemblée nationale en raison de la perte de majorité absolue du LREM dans l'hémicycle, des crises à répétition, de la gestion calamiteuse de la crise sanitaire, comme le changement de cap annoncé par l'exécutif.
«Le chef de l'État nous a expliqué qu'il s'était trompé, qu'il allait faire une politique totalement différente. Dans une démocratie parfaite, cela doit pousser à revenir devant les électeurs, de surcroît quand on perd sa majorité et que nous sommes dans une succession de crises», a lancé Marine Le Pen en signalant que comme le parti présidentiel a perdu sa majorité à l'Assemblée cela en nécessite un changement. La fille de Jean-Marie Le Pen réclame en plus l'élection des futurs députés à la proportionnelle et non plus au scrutin majoritaire.
Ce mardi, 17 députés en rupture avec la République en marche, qui ont officialisé la création d'un neuvième groupe, «Ecologie Démocratie Solidarité», à l'Assemblée nationale, ont fait perdre la majorité absolue détenue par le parti présidentiel depuis juin 2017. Ces élus entendent travailler au «monde d'après» la crise du coronavirus. «La rupture de cette alliance de bric et de broc était prévisible, a assuré la députée RN du Pas-de-Calais au Figaro. Les élus de la République en marche n'ont pour seul point commun que d'avoir l'intuition de s'accrocher à la montgolfière Macron lors de la dernière présidentielle. Il est logique que cet attelage du pire de la droite et de la gauche se subdivise à nouveau sur la base de cet ancien clivage, au terme de crises successives», a rajouté l'avocate qui avait déjà demandé la dissolution de l'Assemblée nationale comme au jour d'après de l'Affaire Cahuzac en 2013, des municipales de 2014 ou durant la crise des Gilets jaunes.
D'un point de vue constitutionnel, le fait de perdre la majorité à l'Assemblée nationale pour le président de la France, n'impose pas à celui-ci de changer de premier ministre, ni de mener une dissolution. Cependant, cette possibilité n'est pas exclue car cela pourrait permettre de recommencer sur de nouvelles bases afin d'effectuer une rupture avec la période de lourde crise traversée par la France. «Tout ça, c'est du rodéo», «Il ne s'agit pas de définir un cap, de savoir où l'on va, mais de rester le plus longtemps possible sur la bête. Sauf que la bête se débat, la France se débat, de plus en plus vigoureusement. Emmanuel Macron voit davantage la dissolution comme une chance d'être réélu qu'un moyen de respecter la démocratie» a déclaré la candidate à la présidentielle de 2022.