Olivier Véran, le ministre de la Santé et des Solidarités a déclaré sur RTL aujourd'hui que l'épidémie est à nos portes.
«Il n'y a pas aujourd'hui à l'heure à laquelle je vous parle de malades en circulation en France. Il n'y a plus de malades hospitalisés. Le dernier patient hospitalisé est sorti hier de l'hôpital de Lyon» a répondu le ministre en se voulant rassurant. Parlant des diverses alertes en France, il dit que le processus de vigilance fonctionne: «Il y a eu hier un grand nombre d'alertes et c'est pour cela que nous avons mis en place un dispositif d'alerte (suite au retour d'un patient du carnaval de Venise). Il y en a eu à Lyon, à Calais, dans les Alpes-Maritimes, en Haute-Savoie. Il y a eu un grand nombre d'alertes. C'est le processus de vigilance qui fonctionne. Je vous confirme qu'à l'heure à laquelle où je vous parle aucun patient ayant bénéficié du dispositif d'alerte n'a été testé positif pour le Coronavirus».
«Quelqu'un qui revient d'une zone italienne à risques, notamment de Lombardie ou de Vénétie, et qui présente des symptômes de la maladie, et qui est en circulation sur le territoire français, fait le 15, le Samu intervient, pose des questions à la personne et on se rend compte qu'il vient d'une zone à risque et qu'il présente des symptômes infectieux. Il est immédiatement transféré dans des conditions sanitaires extrêmement exigeantes dans un hôpital adapté, il est placé en isolement. Des tests sont réalisés dont nous avons les réponses au bout de trois heures. Parfois, si il y a un doute, les tests sont renouvelés. Si ces tests sont positifs, le patient est déclaré malade. Il est placé en isolement en milieu hospitalisé. Tout le personnel soignant est alors équipé du matériel nécessaire pour éviter de transférer la contamination virale. Et si, à l'inverse, les tests, sont négatifs et bien cela veut dire que le patient présente une grippe. Il y a aussi une épidémie grippale en ce moment en France ou d'autres maladies qui peuvent donner de la fièvre et il est traité pour sa maladie et il peut ensuite repartir chez lui».
Le ministre précise que «nous avons beaucoup d'alertes et c'est tout à fait normal puisque l'épidémie est à nos portes puisqu'il y a un grand nombre de cas en Italie du Nord qui est proche de la frontière».
A la question d'RTL à savoir si «est-ce qu'on parle d'épidémie chez nous? Olivier Veran répond: «non». «Une épidémie sans malade, c'est encore plus compliquée que lorsqu'il y avait quelques malades hospitalisés. Par contre, nous préparons l'ensemble des dispositifs de veille sanitaire et d'intervention en ville comme à l'hôpital dans l'hypothèse où l'épidémie viendrait puisque si l'épidémie arrive ce n'est pas le moment de se préparer. Nous sommes dans l'anticipation, dans l'adaptation, dans la concertation des professionnels».
«L'épidémie, c'est quand vous dites, l'épidémie circule, on n'arrivera pas à l'enrayer. C'est quand vous dites, on n'identifie pas tous les malades, on voit des poches de contamination dans différents endroits. C'est , de toutes les façons, le virus va circuler, on va traiter les malades et ça va circuler. Là, nous sommes au stade avant l'épidémie. On enraye l'épidémie quand on soigne les malades et quand on les empêche de contaminer d'autres personnes».
Le médecin et ministre précise qu' «à ce stade, il n'y a pas lieu d'envisager la fermeture des frontières» car «je note que l'Italie est le seul pays européen à avoir interdit les avions chinois d'atterrir sur son sol et c'est le pays le plus touché malgré tout».
A la question si nous nous devons «arrêter les événements collectifs (Matchs, Fashion Week, Universités), le ministre répond «non» car «à ce stade il n'y aucun argument scientifique et médical aujourd'hui qui nous conduise à arrêter des événements collectifs de cette nature, 1) car le virus n'a pas circulé en France 2) car les cas sont circonscrits en Italie».
«Ce que je peux vous garantir, c'est que nous suivons la situation heure par heure, jour et nuit»
Interrogé sur la question du risque zéro l'homme politique répond: «Est-ce-que on est sûr qu'il n'y est pas une seule personne contaminée sur le territoire national ? Je ne peux pas vous répondre. Ce que je peux vous dire, c'est que nous avons une obligation de moyens. Nous les mettons en œuvre. La France a un excellent système sanitaire».
A la question de la journaliste de RTL sur le fait qu' «il y a des malades qui ne développent pas de symptômes, que tout le monde ne développe pas la maladie de la même manière», le ministre répond que «80 % des formes, sont des formes sans gravité, 15 % des formes sont considérés comme sévères (forte fièvre et des troubles respiratoires) et 5% des formes sont dites réanimatoire».
On a la confirmation que le virus du Coronavirus est plus grave que la grippe: «La mortalité est multipliée d'un facteur 4 à dix. C'est moins sévère que le SRAS en terme de mortalité. Le Coronavirus est plus contagieux que les autres virus» et que «la douceur des températures n'est pas de nature à calmer la virulence du virus».
La dépendance de l'Europe envers les pays asiatiques est en question: «Les ruptures de stock de médicaments se multiplient dans notre pays» et «ce n'est pas lié à la crise du Coronavirus. Cela fait vingt ans», dénonce le ministre et dit qu' «on ne peut pas à 90% être dépendants de pays asiatiques et je souhaite que nous réintroduisons une production de médicaments européenne.