L'audience devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris sur les appels des mises en examen dans l'affaire Lafarge s'est tenue le 20 juin 2019. Lafarge faisait notamment appel de sa mise en examen pour complicité de crimes contre l'humanité.
Le délibéré aura lieu le 24 octobre 2019. Le procès a été intenté par onze anciens employés syriens contre Lafarge et sa filiale, Lafarge Cement Syria, en novembre 2016 à Paris avec l'ECCHR et son partenaire français Sherpa.
Le pouvoir judiciaire français, dans le cas de Lafarge, a pris une décision historique en juin 2018. Les enquêtes sur le fabricant de ciment (actuellement LafargeHolcim Ltd) incluent depuis non seulement la société en tant que telle mais aussi des allégations de complicité de crimes contre l'humanité commis en Syrie. «L’enquête sur le présumé crime contre l’humanité commis contre Lafarge en tant que «personne morale» est la première du genre au monde, ce qui en fait une étape décisive dans la lutte contre l'impunité des entreprises opérant dans les régions en guerre ou en conflit» déclare le Centre européen des droits constitutionnels et humains European (ECCHR) qui a son bureau à Berlin.
ECCHR accuse Lafarge d'avoir payé 13 millions d'euros aux groupes djihadistes. L'ECCHR a accusé Lafarge d'avoir mis les employés syriens en danger et de les avoir fait travailler dans des conditions inhumaines. «Selon les informations dont disposent ECCHR et Sherpa, Lafarge semble avoir conclu un accord avec l'EI afin de maintenir les opérations de l'usine dans le nord-est de la Syrie de 2012 à 2014. Par exemple, la société aurait acheté à l'EI des matières premières telles que du pétrole et du pouzzolane pour la production de ciment et payé des droits de passage. Au total, Lafarge aurait versé environ 13 millions d'euros à divers groupes armés» écrit l'ECCHR sur son site. L'allégeance de Lafarge à des crimes de guerre et à des crimes contre l'humanité était énoncée dans la plainte du ECCHR. La France a, depuis décembre 2017, déjà enquêté sur huit anciens dirigeants de Lafarge pour financement de terrorisme et «mise en danger de la vie d'autrui».
Le 24 octobre 2019 la justice française va statuer sur la responsabilité de Lafarge.