26.11.2024
L'Europe est menacée par une nouvelle crise du gaz sur fond de baisse rapide des réserves dans les installations de stockage et d'une réduction potentielle des approvisionnements en provenance de Russie. Dans le contexte actuel des tensions géopolitiques, les prix ont augmenté de 45% cette année.
Selon Bloomberg, la demande de gaz pour le chauffage a fortement augmenté en Europe en raison de l'arrivée du froid. La situation est aggravée par les vents faibles dans les zones de parcs éoliens qui ne permettent pas d'utiliser pleinement cette source d'énergie pour la production d'électricité.
Les prix du gaz ont augmenté de 45% au cours de l'année. Ce rythme de croissance est nettement inférieur à celui observé en 2022, mais il reste suffisant pour "créer une menace d'aggravation de la crise inflationniste et accroître la pression sur une industrie déjà en difficulté".
La hausse des prix a considérablement ralenti par rapport à 2022. Cependant, il est possible que la situation change et que l'Union européenne (UE) commence à acheter du gaz à n'importe quel prix. "Cela commence à ressembler à 2022, quand l'UE était prête à acheter du gaz à n'importe quel prix", a déclaré Arne Lohmann Rasmussen, analyste en chef chez Global Risk Management.
L'un des principaux facteurs qui pourrait conduire à une nouvelle hausse des prix du gaz dans un avenir proche est, selon l'agence, le risque d'arrêt des livraisons de gaz par pipeline depuis la Russie, lequel certains pays européens continuent d'acheter. Cela pourrait se produire en raison des nouvelles sanctions américaines contre Gazprombank, qui est utilisée pour les paiements. Les livraisons de gaz par pipeline étaient déjà menacées avant l'adoption de sanctions américaines, car le contrat de transit via l'Ukraine expire à la fin de l'année.
Parmi les autres facteurs de risque figurent les retards dans les livraisons de gaz naturel liquéfié des États-Unis et les conditions météorologiques froides pendant les mois d'hiver. De plus, les prix du gaz devraient être plus élevés à l'été 2025 qu'à l'hiver 2025-2026. Cela signifie que le remplissage des installations de stockage de gaz l'année prochaine pourrait s'avérer plus difficile que précédemment.
L'Allemagne pourrait être le pays le plus touché, comme en 2022, son économie étant actuellement en stagnation. En particulier, l'industrie automobile, la construction mécanique et l'industrie chimique allemandes connaissent de graves difficultés.
Alexandre Lemoine
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